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Dernière ligne droite pour les communistes du Bengale occidental

Perspective communiste

Les élections législatives s'ouvrent demain au Bengale occidental et se clôtureront le 29 avril après 8 phases de scrutin. Pour la première fois dans l'histoire de l'État, les élections se déroulent dans une phase aussi longue.

Depuis l'arrivée au pouvoir du Trinamool congress (AITC ou TMC) en 2011, les élections sont soumises à la violence politique et à de nombreuses fraudes électorales. Des renforts policiers sont attendus pour renforcer la sécurité du processus électoral.

L'autre nouveauté repose dans la configuration politique. Cette fois, on s'attend à une triangulaire entre le Trinamool Congress (au pouvoir), les nationalistes du BJP et les communistes (alliés à l'Indian Congress). Dans les 294 circonscriptions du West Bengal, la bataille principale opposera le Trinamool, le BJP, la Sanjukta Morcha (le Front Uni, qui rassemble le Left Front, l'Indian Congress et l'Indian secular Front).

Article et traduction Nico Maury

La Sanjukta Morcha (Front Uni) sera présent dans les 294 circonscriptions du Bengale Occidental et devrait, selon les principaux médias nationaux et locaux indiens, jouer un rôle important dans le scrutin législatif et ainsi être en force pour concurrencer le Trinamool Congress et le BJP.

Lors des dernières grandes élections au Bengale en 2019 (élections générales), les communistes avaient été balayé en recueillant un très faible soutien de 6,33% des suffrages (3,5 millions de voix). L'Indian Congress ne faisant guère mieux (5,67%). Ces élections furent un tremblement de terre politique, où l'électorat de gauche basculant vers la droite faisait du CPI(M) un parti politique marginalisé.

Mais la situation a bien changé depuis 2019. Il y a eu la pandémie de Coronavirus, la tempête Amphan, les mobilisations contre les lois agricoles, et les communistes ont réoccupé l'espace public laissé à l'abandon par l'AITC et le BJP.

Situation nouvelle, stratégie nouvelle, et candidatures renouvelées

Le Left Front, qui rassemble le Parti Communiste d'Inde (Marxiste), le Parti Communiste d'Inde, le All India Forward Bloc et le Revolutionnary Socialist Party, est allié à l'Indian Congress et à l'Indian Secular Front (Font Laïc Indien, parti nouveau représentant les basses castes).

Le Front de gauche sera déployé dans 172 circonscriptions, dont 132 pour le CPI(M), 10 pour le CPI, 18 pour le AIFB et 12 pour le RSP. L'Indian Congress sera en lice pour 91 sièges et l'ISF pour 31 sièges.

Dernière ligne droite pour les communistes du Bengale occidental
Le Front de gauche, en particulier le CPI(M), a engagé un grand nombre de jeunes militants.

8 candidat.e.s du CPIM) ont moins de 30 ans. 38 ont entre 30 et 40 ans et 42 ont entre 40 et 50 ans. Parmi les candidat.e.s on retrouve le président de l'État du SFI Pradeep Ur Rehman, le secrétaire Sujan Bhattacharya, le co-secrétaire national et l'étudiant de l'Université Jawaharlal Nehru Dipsita Dhar, la présidente de l'Union des étudiants de l'Université Jawaharlal Nehru, Aishe Ghosh, la présidente d'État de la DYFI Meenakshi Mukherjee. En plus de ceux-ci, il y a de nombreux anciens membres du bureau du SFI-DYFI dans la mêlée. Même situation du côté du Parti Communiste d'Inde, où de nombreux candidats sont issues de l'AISF (All India Students Federation) et de la AIYF (All India Youth Federation).

Le Front de gauche connait sur le terrain militant un soutien populaire accrue. Les réunions de familles, de groupes, de quartiers, les portes à portes et les peintures murales sont partout.

Alors que les dirigeant.e.s du Trinamool Congress et du BJP se font une guerre de sommet, et laissent le Bengale sombrer dans l'anarchie, la corruption, le chômage, de nombreuses personnes retournent vers le Front de gauche, il s'agit souvent d'anciens électeurs-électrices ou militant.e.s déçus qui avaient fait le choix de rallier l'AITC ou le BJP.

Cette fois le Left Front n'entend pas se laisser voler les élections. Il sera en force pour sécuriser les bureaux de vote et permettre la tenue d'élections non truquées.

Que disent les sondages d'opinion ?

Toutes les enquêtes confirment que le Trinamool Congress devrait conserver le pouvoir, mais en essuyant de lourdes pertes. Les enquêtes du mois de mars indiquent que le parti de Mahamata Banerjee remporterait entre 38,5% et 44% des voix et entre 95 et 168 sièges. Dans deux enquêtes, le TMC est devancé par le BJP.

Le BJP serait plus faible qu'en 2019, mais resterait le principal parti d'opposition. Il est crédité de 32 à 44% des voix et de 92 à 183 sièges.

La Sanjukta Morcha (Front Uni) tourne autour de 7,5% à 20% des intentions de vote et, selon les enquêtes, devrait remporter entre 10 à 39 sièges.

Si la reconstruction du Parti communiste ne se traduit pas électoralement, sur le terrain des luttes et de la solidarité, les communistes sont bien de retour.


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