Des professeurs sous tension
Perspective communiste
Alors qu'un appel à la grève a été lancé par des syndicats enseignants mardi, une étude publiée lundi dévoile qu'un quart des agents de l'Education nationale sont en situation de stress au travail et qu'un sur sept se dit épuisé
Le mal-être au travail n'est pas circonscrit au monde de l'entreprise. Les agents de l'Education nationale sont eux aussi largement concernés. Un agent sur sept (14%) se dit en situation d'épuisement professionnel. Près d'un sur quatre (24 %) est en état de tension et de stress au travail. C'est le double de la moyenne nationale des cadres, qui sont 12% à être en situation de risque psycho-social avéré.
C'est ce que montre l'étude publiée lundi du Carrefour santé social, qui réunit la mutuelle MGEN et des syndicats et à laquelle ont répondu 5119 personnes, (81% d'enseignants, 19% d'administratifs). Les conseillers principaux d'éducation sont la catégorie la plus touchée, avant les personnels administratifs, les professeurs des écoles élémentaires et ceux exerçant en collège.
Pour Elisabeth Labaye, secrétaire nationale de la FSU, "la perte des valeurs de bon travail et de réussite des élèves, c'est ce qui fait le plus mal aux personnels". En cause selon elle, "l'importation dans les établissements scolaires de modes de management venus du privé, qui sont en contradiction avec le sens que l'on donne à notre métier": intensification du travail, mise en concurrence des personnels, réformes imposées sans concertation, etc.
"Pendant longtemps, l'épuisement a été considéré comme un problème individuel, touchant des personnes fragiles. Mais c'est bien l'organisation du travail qui met en difficulté. Et personne n'est épargné", poursuit-elle. "L'Etat ne veut pas reconnaître que les 70 000 suppressions de postes en cinq ans ont des conséquences sur les conditions de travail quotidiennes des personnels", se désole Samy Driss, le secrétaire national d'Unsa-Education.
Jointe par Metro, la directrice générale des ressources humaines de l'Education nationale, Josette Théophile, estime que "la santé des agents est globalement plutôt satisfaisante". Elle reconnait toutefois que "les agents administratifs ont pu être mis en difficulté par les fortes évolutions de leurs métiers et la réorganisation des équipes". Et rappelle à cet égard que la médecine de prévention a été renforcée. C'est vrai, Luc Chatel avait prévu en 2009 l'embauche de 80 médecins supplémentaires. Mais seuls 24 postes ont été attribués.
Appel à la grève
Plusieurs syndicats de professeurs du premier et du second degrés appellent à la grève mardi pour exiger le retrait du projet de décret sur l'évaluation des enseignants, applicable à la rentrée 2012. Il prévoit que le chef d'établissement soit le seul à faire passer, tous les trois ans, un entretien qui déterminerait l'évolution du salaire de l'enseignant. Actuellement, les professeurs sont notés à la fois par le chef d'établissement et par un inspecteur. Les syndicats s'insurgent aussi contre la suppression de 14 000 postes à la rentrée prochaine, alors que le nombre d'élèves augmentera de 2490. D'après le ministère, le taux de grévistes attendu dans le premier degré est de 13 %.
C'est ce que montre l'étude publiée lundi du Carrefour santé social, qui réunit la mutuelle MGEN et des syndicats et à laquelle ont répondu 5119 personnes, (81% d'enseignants, 19% d'administratifs). Les conseillers principaux d'éducation sont la catégorie la plus touchée, avant les personnels administratifs, les professeurs des écoles élémentaires et ceux exerçant en collège.
Pour Elisabeth Labaye, secrétaire nationale de la FSU, "la perte des valeurs de bon travail et de réussite des élèves, c'est ce qui fait le plus mal aux personnels". En cause selon elle, "l'importation dans les établissements scolaires de modes de management venus du privé, qui sont en contradiction avec le sens que l'on donne à notre métier": intensification du travail, mise en concurrence des personnels, réformes imposées sans concertation, etc.
"Pendant longtemps, l'épuisement a été considéré comme un problème individuel, touchant des personnes fragiles. Mais c'est bien l'organisation du travail qui met en difficulté. Et personne n'est épargné", poursuit-elle. "L'Etat ne veut pas reconnaître que les 70 000 suppressions de postes en cinq ans ont des conséquences sur les conditions de travail quotidiennes des personnels", se désole Samy Driss, le secrétaire national d'Unsa-Education.
Jointe par Metro, la directrice générale des ressources humaines de l'Education nationale, Josette Théophile, estime que "la santé des agents est globalement plutôt satisfaisante". Elle reconnait toutefois que "les agents administratifs ont pu être mis en difficulté par les fortes évolutions de leurs métiers et la réorganisation des équipes". Et rappelle à cet égard que la médecine de prévention a été renforcée. C'est vrai, Luc Chatel avait prévu en 2009 l'embauche de 80 médecins supplémentaires. Mais seuls 24 postes ont été attribués.
Appel à la grève
Plusieurs syndicats de professeurs du premier et du second degrés appellent à la grève mardi pour exiger le retrait du projet de décret sur l'évaluation des enseignants, applicable à la rentrée 2012. Il prévoit que le chef d'établissement soit le seul à faire passer, tous les trois ans, un entretien qui déterminerait l'évolution du salaire de l'enseignant. Actuellement, les professeurs sont notés à la fois par le chef d'établissement et par un inspecteur. Les syndicats s'insurgent aussi contre la suppression de 14 000 postes à la rentrée prochaine, alors que le nombre d'élèves augmentera de 2490. D'après le ministère, le taux de grévistes attendu dans le premier degré est de 13 %.