Perspective Com
Dette publique

Nicolas Maury

une campagne de mystification.
L'UMP mène une formidable campagne d’intoxication autour de la dette publique avec un triple objectif.


Dette publique
Le premier, c’est de convaincre nos concitoyens, en particulier les jeunes, que seule la droite ( UMP) est garante de leur avenir parce qu’elle est la seule à penser à nos enfants en opposition à un “ esprit 68 ” de laisser-faire et de vie trop facile qui aurait gangrené la société. La dette devrait donc être remboursée parce qu’il serait inadmissible de faire payer aux générations futures les dépenses exagérées que nous avons faites.

Ensuite, il s’agit de s’appuyer sur la “ diabolisation ” de la dette pour faire accepter les politiques d’austérité et de réduction des dépenses de santé, pour l’école, pour l’aménagement du territoire, pour les transports, les sercices publics, la vie associative, la jeunesse, etc.
Enfin, l’objectif est, pour le gouverne­ment, de masquer le fait que l’aggrava­tion de la dette est due à la masse des cadeaux fiscaux et des allègements divers accordés aux grandes fortunes, aux plus hauts revenus comme aux entreprises.

Quelques données permettent de mettre à nu ces plans. Le gouvernement tente de faire peur aux Français avec la dette alors que c’est lui qui en quatre ans l’a accrue de dix points selon la Cour des comptes.

Par ailleurs, il faut s’entendre sur ce qu’on appelle la dette. Tous les observateurs sérieux retiennent pour la mesurer la “ dette nette ” c’est-à-dire déduction faite d’un certain nombre de richesses comme les actifs financiers possédés par la France, les avoirs des administrations, etc. Selon l’OFCE, cette dette nette est aujourd’hui de 44 % du PIB c’est-à-dire largement inférieure à celles des pays de la zone euro (58%), de l’OCDE (48%), des USA (47%).

Ce qui démontre enfin toute la mystification de la présentation de la dette par le gouvernement, c’est la masse considérable des ressources fiscales qui sont laissées de côté. Au moment où l’on voit les scandales des stock-options, des retraites en or des PDG du CAC 40, des profits qui explosent, il faut avoir le courage de prélever sur cette richesse produite par les Français pour leur restituer sous forme de pouvoir d’achat, de protection sociale, de formation, d’infrastructures.

Exemple : l’exonération d’ISF accordée à 14 000 familles représente 250 millions d’euros, soit exactement ce qui manque aujourd’hui aux hôpitaux !
En taxant les plus-values, on pourrait dégager des sommes énormes pour l’emploi et l’efficacité économique et sociale.

Bref la dette n’est pas une maladie. Comme le dit la Cour des comptes, “ il importe de se préoccuper plus fondamentalement de l’utilisation qui est faite des ressources ; l’endettement n’est pas en soi contestable, il permet de financer des investissements directement ou indirectement productifs de richesses ”.
C’est-à-dire ne pas hésiter à faire des investissements publics selon le critère de leur utilité. C’est aussi ce que dit à sa manière le Nobel d’Economie, Stiglitz, qui estime qu’on ne réalise pas à quel point ne pas développer l’investissement public peut en définitive nous coûter. Des investissements utiles et productifs, c’est bien l’objectif que devra se fixer un futur gouvernement appliquant une vraie politique de gauche. C’est en ce sens qu’entendent s’engager les communiste.



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