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Directive Bolkestein : Le vote de la honte

Nicolas Maury

Déclaration de Jacky Hénin
Député PCF au Parlement européen,
maire de Calais

  Directive Bolkestein : Le vote de la honte
A partir d’un compromis entre le PPE et le PSE , le Parlement européen vient d’adopter, en première lecture de la directive dite Bolkestein, sur le marché intérieur des services.
Le sens de cette directive se résume en deux chiffres : Aujourd'hui en Europe, les services représentent près de 70% de la valeur ajoutée et des emplois, mais ils ne pèsent que 20% dans les échanges intra européens.
Faute de pouvoir délocaliser la majorité des entreprises de service, on délocalise les salaires de misère, et pour cela, on a inventé cette directive Bolkestein. Le but de ce texte : casser les salaires, tirer vers le bas les protections sociales, limiter les droits des consommateurs, démanteler les services publics.
Ce n’est même plus de l'ultralibéralisme, c'est du total libéralisme.
Sous la pression de la colère sociale de tous les peuples d’Europe, le PPE et le PSE, ont élaboré un compromis qui « officiellement » supprime du texte le principe du pays d’origine , et restreint le champ d’application de la directive.
Mais le compromis entre le PPE et le PSE, loin de régler le problème du principe du pays d'origine, loin de préserver les services publics de la loi impitoyable du marché, ne fait que placer la Commission et la Cour de justice européenne en position d'arbitre suprême.
Vu l'orientation ultralibérale de la Commission et de la Cour de justice, cela revient à confier la garde d'un poulailler à des renards.
La santé, la politique sociale, la protection des consommateurs, les services publics sont exclus du champ d’application du compromis PPE-PSE.
Ainsi la directive Bolkestein, avec ou sans compromis, signe l'arrêt de mort en Europe des services publics et de la protection des salariés et des consommateurs.
Les peuples d’Europe n’ont pas besoin d’une directive qui mette en concurrence les choix de politique sociale et fiscale qu’ils ont faits démocratiquement. Par contre, ils ont besoin d’urgence d’une harmonisation sociale et fiscale vers le haut. Il y va de l’avenir de l’unité de l’Union européenne.
Le groupe GUE/NGL, dont font partie les députés communistes français, a voté pour le rejet catégorique de cette directive, il a soutenu tous les amendements susceptibles de la purger de son poison ultra-libéral.
Maintenant la directive va être présentée au Conseil de l’Union européenne. Il reviendra donc à Chirac et à son gouvernement de tenir l’engagement qu’il a pris à la télévision, devant des millions de français. C’est pourquoi, nous devons, tous ensemble continuer la mobilisation populaire pour que la directive Bolkestein soit enfin mise en échec soit au niveau du Conseil, soit en deuxième lecture au Parlement.


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