Perspective Com
Dominique Bucchini « La lutte du peuple grec est la nôtre »

Nicolas Maury

Dominique Bucchini, Président PCF de l'Assemblée Territoriale de Corse

« Une banderole déployée sur l’Acropole appelle les peuples d’Europe à la solidarité et à la révolte. Il est juste d’être indigné par des décisions qui touchent aujourd’hui les travailleurs grecs et qui, bientôt, pourraient s’étendre à d’autres pays européens. La population n’accepte pas la cure d’austérité sans précédent qui lui est imposée et, dans tout le pays, le mouvement de protestation contre les mesures conditionnant l’aide de l’UE et du FMI n’est pas près de s’arrêter. Car celles-ci plongeront la Grèce dans une période de régression sociale sans précédent, accompagnée d’un risque de récession économique. Or, cette crise, plongeant ses racines dans les conditions mêmes de création de l’euro ainsi que dans la politique du gouvernement conservateur ayant conduit à la dilapidation des richesses du pays avec des privatisations à grande échelle et une très forte évasion fiscale, a été déclenchée par la spéculation sur fond de dégradation 
de la dette grecque par les agences de notation.

Ce plan satisfera les spéculateurs et frappera durement les salariés et l’ensemble des classes moyennes, aggravant particulièrement la situation de précarité des retraités, des jeunes, des chômeurs. Il imposera, en somme, d’énormes sacrifices au peuple, et ceux-là mêmes qui ont en grande partie provoqué cette crise non seulement ne feront aucun effort de solidarité mais continuent à spéculer. Ce plan révèle la nature d’un type de construction européenne favorisant essentiellement les grandes banques, le capitalisme financier, la spéculation, au préjudice des droits conquis par les travailleurs. Comment admettre que la crise financière mondiale n’ait suscité aucune remise en cause, aucun infléchissement, du modèle économique dominant  ? Comment assister sans réagir à l’appauvrissement programmé d’un pays membre d’une Union européenne affichant des objectifs d’entraide et de cohésion sociale  ? Voilà pourquoi le sort fait au peuple grec me révolte et pourquoi l’humiliation qu’on entend lui faire subir heurte mon sentiment de fraternité, renforcé par l’appartenance commune à l’aire méditerranéenne. La lutte du peuple grec est la nôtre, nous qui aspirons à la démocratisation du projet européen, affranchi de la croyance dans la souveraineté des marchés sur la société et donnant la priorité à la solidarité des territoires et à l’économie réelle. »


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