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Douche froide pour la gauche au Portugal

Perspective communiste

La crise politique initiée par le gouvernement d'António Costa (PS) a conduit à la tenue d'élections anticipées ce dimanche 10 mars 2024.

Ces élections sont marquées par une poussée de l'extrême droite et un effondrement de la gauche.

Article et traduction Nico Maury

L'ère d'Antonio Costa du Parti Socialiste touche à sa fin, elle est marquée par une instabilité avec plusieurs scandales et polémiques qui ont abouti à la démission de 13 ministres et 11 secrétaires d'État. Le Premier ministre avait démissionné.

La vague populiste d'extrême droite a submergé le Portugal, alors que la gauche s'effondre.

L'Alliance démocratique (AD), conservatrice du Portugal, pensait remporter les élections législatives anticipées de dimanche, mais, elle termine derrière le Parti socialiste et surtout sera sans majorité pour former elle-même un gouvernement. Elle devra donc chercher à former une coalition.

Le Parti socialiste termine en tête du scrutin avec 28,66% des voix (-13.02) et tombe à 77 sièges (-40), quant à la droite conservatrice, elle échoue à devancer les sociaux-démocrates, avec 28,63% des voix (-1,32) et 76 sièges (+3).

La droite, si elle veut une majorité, elle devra chercher des soutiens du côté de l'extrême droite populiste (Chega), qui sort très largement renforcé de ce scrutin avec 18,06% des voix (+10,91) et 48 sièges (+36). Où du côté de l'Initiative libérale (5,08% et huit sièges), ou des trois élus de droite de Madère.

Le leader de l'AD, le conservateur Luis Monténégro, du Parti socialiste démocratique (PSD), a déclaré pour sa part qu'il tiendrait sa promesse de campagne de ne pas négocier avec l'extrême droite.

À gauche, la douche froide

Peut-on considérer le Parti socialiste de gauche au Portugal vu la politique menée ces dernières années ? Une chose est certaine, il paie de plein fouet ses affaires de corruption et son absence de réponse sociale à l'inflation. Une de ses scissions du PS, Libre, remporte quatre sièges (3,26% des voix) et le Parti animaliste conserve son siège (1,93%).

Le Bloc de gauche, une coalition proche de LFI ou Syriza, malgré les bons sondages, conserve ses cinq élus et remporte 4,46% des voix.

Pour la Coalition Démocratique Unitaire, composée du Parti communiste portugais, du parti écologiste Les Verts et de l'Associação Intervenção Democrática, les résultats ne sont pas bons. La CDU remporte 3,30% des voix (-1,09) et conserve 4 sièges (-2). Il remporte deux sièges dans la circonscription de Lisbonne (3,74%), un siège dans la circonscription de Porto (2,38%) et conserve un siège (-1) dans la circonscription de Setúbal (7,73%). La CDU perd son siège dans la circonscription de Béja (15,03%). Il ne remporte pas de siège dans la circonscription d'Évora (10,93%).

Si l'on doit identifier quelques raisons qui ont causé au Parti communiste ces revers, il faut regarder du côté de la campagne médiatique qui a clairement soutenu Chega et du côté organisationnel. Le PCP est un parti dont les bases sont solides, mais qui sont vieillissantes. Pourtant, cette campagne a vu l'engagement de nombreux jeunes de la JCP, qui ont réussi à impulser de la joie, de l'énergie et de la créativité dans cette campagne.

Le résultat de la CDU sont mauvais, néanmoins conserver quatre sièges est une expression de résistance de la classe ouvrière face à l'hostilité et au dénigrement anticommunistes. Campagnes anticommunistes qui n'auront servi à faire progresser les idées les plus réactionnaires.

Ils seront désormais quatre à l'Assemblée nationale pour représenter les travailleurs et le peuple, pour défendre leurs droits, affronter les intérêts des groupes économiques et des multinationales, affirmer les valeurs d'Avril et ce qu'elles apportent pour la construction d'un Portugal socialiste, de progrès et souverain.

La participation était en forte hausse : 66,20% (+15,16).


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