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ÉTÉ MEURTRIER POUR LES PAYSANS

Nicolas Maury

Après les viticulteurs du cognac, c’est au tour des producteurs de fruits et légumes d’être la cible de la Commission Européenne qui exige le remboursement de 500 millions d’euros perçus entre 1992 et 2002. Gardien d’un marché ouvert où la concurrence est libre et non faussée, Bruxelles considère que ces aides auraient faussé la concurrence - Secrétaire Général du MODEF Raymond GIRARDI

L’Etat français sommé par la Commission de restituer ces sommes s’apprête à lancer la procédure de remboursement auprès des producteurs comme il l’a fait auprès des 600 viticulteurs du cognac qui s’étaient lancés dans la reconversion de leurs vignes vers les vins de pays.

Le MODEF est ulcéré tant par l’ultra libéralisme de la Commission Européenne que par la complicité des gouvernements français qui se sont succédés depuis 15 ans.

Cela fait des années que les paysans et notamment les producteurs de fruits et légumes sont victimes du dumping social via les importations. Quand ces pays qui exploitent une main d’œuvre proche de l’esclavagisme, payé de façon indigne à 1 dollar par jour, exportent des fruits et légumes sur le marché français, il y a belle et bien une distorsion de concurrence que la Commission Européenne ne veut pas voir.

Non seulement, le MODEF refuse quelques remboursements que ce soient par les producteurs, mais de plus, il somme le gouvernement français et son ministre de l’Agriculture de renvoyer la Commission Européenne à "ses chères études" comme l’avait exigé le peuple français lors du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Bruxelles est plus préoccupé par l’orthodoxie d’un libre marché à l’origine de la crise économique que par le bien être et l’avenir des citoyens d’une manière générale et celui des paysans en particulier.

Alors que la quasi totalité des fruits et légumes se vend à des prix inférieurs à 20-30% en dessous la moyenne des années précédentes ; alors que le prix du lait, du porc est inférieur aux coûts de production ; alors que le vin, les céréales, la viande bovine, les volailles sont à des prix très bas ; le ministre de l’agriculture a tout intérêt "à remballer" son projet de recouvrement de ces 500 millions d’euros auprès des producteurs.

Désolé, Monsieur le Ministre, mais il n’y aura pas de vacances tant que des solutions pour contrer la chute des prix agricoles et des revenus paysans n’auront pas été trouvées.

Le MODEF quant à lui est porteur de propositions pour un changement radical de politique agricole mais pour les mettre en œuvre il faut du courage politique et s’en remettre au peuple plutôt qu’au libre marché.

Le MODEF organise une opération fruits et légumes le 20 août en région parisienne et le 22 août en Meurthe et Moselle pour informer le consommateur sur la réalité de ces distorsions de concurrence.


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