Égypte : Nouvelle révolte sur la place Tahrir
Perspective communiste
Du 19 au 21 novembre, au cours des combats entre les manifestants et la police, il y a eu 33 tués. Le nombre de blessés est estimé à 1750. La violence des interventions policières accroît encore les protestations. Le mécontentement à propos du changement qui ne vient pas est énorme (Tony Busselen pour Solidaire Hebdo du PTB)
Après les traditionnelles protestations du vendredi, place Tahrir, un certain nombre de personnes sont restées sur la place, le 18 novembre. Elles réclamaient – en compagnie de leurs familles – des indemnités, ainsi que le jugement des coupables des violences policières extrêmes dont elles avaient été les victimes en janvier.
Quand ils ont appris que, samedi matin et dimanche après-midi, il y avait eu deux tentatives d’évacuation de la place Tahrir, des milliers d’Égyptiens ont afflué vers celle-ci. Dès dimanche, le mouvement s’est étendu aux villes d’Alexandrie, de Suez et d’Assouan. La police s’est montrée très agressive et a tiré à balles réelles.
La frustration de ne pas voir arriver le changement est très grande. « Les militaires ont promis de céder le pouvoir dans les six mois. Aujourd’hui, dix mois sont passés et il n’y a encore rien de changé », expliquait un manifestant à un journaliste de la BBC. L’une des causes de la colère est que l’armée a déjà fait savoir que le conseil militaire, qui a repris les compétences présidentielles de l’ancien président Moubarak, resterait encore au pouvoir jusqu’aux élections présidentielles de 2013.
« Moubarak est toujours au pouvoir »
Le lundi 28 novembre, les élections parlementaires devraient démarrer. Mais le fait que de très nombreux anciens membres du NDP, l’ancien parti du dictateur Moubarak, posent leur candidature provoque le mécontentement. « Cette violence montre que Moubarak est toujours au pouvoir », commente un manifestant au journal égyptien Almasry Alyoum.
Le Parti communiste égyptien avait déjà lancé un avertissement, dans une déclaration du 12 novembre, précisant que le pays évoluait vers une rupture de confiance entre le peuple et l’armée. Le parti qualifie déjà d’échec la transition sous la direction du conseil militaire, et ce pour quatre raisons : les anciens dirigeants réactionnaires restent au pouvoir, l’insécurité et le chaos s’aggravent, la situation sociale demeure intenable et, enfin, les conflits interreligieux continuent à semer la division. Le parti fait ici référence à l’attaque dont a fait l’objet une manifestation pacifique de chrétiens coptes le 9 octobre, au cours de laquelle 25 personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées.
Lundi 21, le ministre de la Culture a remis sa démission en guise de protestation contre les interventions policières. Ce même lundi, 25 partis politiques ont exigé la démission des ministres de l’Intérieur et de l’Information. 37 groupes révolutionnaires, dont le Mouvement du 6 avril et la Coalition de la jeunesse révolutionnaire du 25 janvier, réclament la dissolution de l’actuel gouvernement désigné par les militaires et son remplacement par un gouvernement d’unité nationale. Les élections parlementaires sont, elles aussi, remises en question. Un porte-parole de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire déclare : « Les élections ne peuvent être organisées par un ministre de l’Intérieur qui applique les mêmes tactiques que Moubarak. » Lundi soir, le gouvernement a annoncé qu’il présentait sa démission. Mardi, une grande manifestation a eu lieu pour exiger le retrait du conseil militaire.
Quand ils ont appris que, samedi matin et dimanche après-midi, il y avait eu deux tentatives d’évacuation de la place Tahrir, des milliers d’Égyptiens ont afflué vers celle-ci. Dès dimanche, le mouvement s’est étendu aux villes d’Alexandrie, de Suez et d’Assouan. La police s’est montrée très agressive et a tiré à balles réelles.
La frustration de ne pas voir arriver le changement est très grande. « Les militaires ont promis de céder le pouvoir dans les six mois. Aujourd’hui, dix mois sont passés et il n’y a encore rien de changé », expliquait un manifestant à un journaliste de la BBC. L’une des causes de la colère est que l’armée a déjà fait savoir que le conseil militaire, qui a repris les compétences présidentielles de l’ancien président Moubarak, resterait encore au pouvoir jusqu’aux élections présidentielles de 2013.
« Moubarak est toujours au pouvoir »
Le lundi 28 novembre, les élections parlementaires devraient démarrer. Mais le fait que de très nombreux anciens membres du NDP, l’ancien parti du dictateur Moubarak, posent leur candidature provoque le mécontentement. « Cette violence montre que Moubarak est toujours au pouvoir », commente un manifestant au journal égyptien Almasry Alyoum.
Le Parti communiste égyptien avait déjà lancé un avertissement, dans une déclaration du 12 novembre, précisant que le pays évoluait vers une rupture de confiance entre le peuple et l’armée. Le parti qualifie déjà d’échec la transition sous la direction du conseil militaire, et ce pour quatre raisons : les anciens dirigeants réactionnaires restent au pouvoir, l’insécurité et le chaos s’aggravent, la situation sociale demeure intenable et, enfin, les conflits interreligieux continuent à semer la division. Le parti fait ici référence à l’attaque dont a fait l’objet une manifestation pacifique de chrétiens coptes le 9 octobre, au cours de laquelle 25 personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées.
Lundi 21, le ministre de la Culture a remis sa démission en guise de protestation contre les interventions policières. Ce même lundi, 25 partis politiques ont exigé la démission des ministres de l’Intérieur et de l’Information. 37 groupes révolutionnaires, dont le Mouvement du 6 avril et la Coalition de la jeunesse révolutionnaire du 25 janvier, réclament la dissolution de l’actuel gouvernement désigné par les militaires et son remplacement par un gouvernement d’unité nationale. Les élections parlementaires sont, elles aussi, remises en question. Un porte-parole de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire déclare : « Les élections ne peuvent être organisées par un ministre de l’Intérieur qui applique les mêmes tactiques que Moubarak. » Lundi soir, le gouvernement a annoncé qu’il présentait sa démission. Mardi, une grande manifestation a eu lieu pour exiger le retrait du conseil militaire.
