Perspective Com
Electricité

Nicolas Maury

La déréglementation fait flamber les prix!

Selon l’étude de NUS Consulting, la libéralisation du marché de l’électricité pour les entreprises a entraîné une hausse des prix de 48 % en un an en France.

66% C’est la différence de prix entre l’électricité fournie sur le marché régulé et celle vendue sur le marché dérégulé.
66% C’est la différence de prix entre l’électricité fournie sur le marché régulé et celle vendue sur le marché dérégulé.


Libéralisation= explosion des tarifs.

Ce n’est pas un quelconque mouvement militant contre le libéralisme économique qui le ressasse, mais un institut de référence, l’Observatoire international des coûts énergétiques, NUS Consulting, qui le démontre, chiffres à l’appui. Lundi, il a rendu publique son étude annuelle sur le prix de l’électricité pour les entreprises dans 14 pays industrialisés.
Conclusion : « En Europe, où la déréglementation est désormais effective pour l’ensemble des pays, la libéralisation du marché est plutôt synonyme d’augmentations. En effet, tous les pays européens, à l’exception de l’Allemagne, ont subi des hausses à deux chiffres du prix de l’électricité »
Le record est détenu par la France qui enregistre une hausse spectaculaire de plus de 48 % par rapport à l’année dernière sur son marché dérégulé ». Depuis deux ans, le marché français de l’électricité pour les entreprises est entièrement ouvert à la concurrence. Toutefois, à ce jour, seuls 10 % des acheteurs potentiels ont opté pour ce marché déréglementé.

L’observatoire impute ce phénomène essentiellement à la hausse des cours mondiaux du pétrole et du gaz, auxquels les marchés libres de l’électricité sont très sensibles. D’où ce paradoxe, relevé dernièrement par le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie : « Fixer les prix du marché dérégulé pour les PMI-PME à partir du gaz et du pétrole pose un vrai problème alors que 82 % de notre électricité est d’origine nucléaire ». Paradoxe incarné par EDF elle-même : bien que produisant essentiellement de l’électricité nucléaire, l’entreprise publique « est passée d’une logique de production au coût marginal à une logique de prix de marché qui l’amène à se caler sur les pays les plus chers », note un consultant de NUS. Selon lui, EDF en est ainsi arrivée à imposer à ses clients dont les contrats arrivaient à échéance, des hausses de 50 à 80 %.

En réalité, cette étude confirme le bien-fondé de la demande, formulée par des syndicats, des associations, des élus de gauche, d’un bilan, en toute transparence, à l’échelle de la France comme de l’Europe, de la déréglementation engagée. Ce serait bien le moins, avant d’étendre le processus au marché de l’électricité pour les particuliers, comme cela est prévu pour juillet 2007.


Commentaires (2)
1. vincent cloarec le 01/06/2006 20:26
si tu veux Nicolas j'ai aussi fais un article dessus...
2. Nicolas le 02/06/2006 12:07
Salut Vincent ,oui j'ai lu ton article c'est la que j'ai pris la photo...

Dans quelle situation seraient les communes avec une augmentation
de 48 % du prix de l'électricité !
"La presse fait largement écho de l'augmentation des prix de l'électricité, conséquence de l'ouverture à la concurrence. Il est utile de rappeler que cette situation découle des directives européennes, validées par le Président Jacques CHIRAC et le Premier Ministre Lionel JOSPIN à Barcelone début 2002.

Je souhaite rappeler que les actions menées au premier semestre 2004 par les agents d'EDF-GDF, par les élus et les usagers ont permis aux collectivités de ne plus avoir l'obligation de mettre en concurrence leurs achats d'électricité.

Cette obligation imposée en janvier 2004 a été supprimée juste avant l'étape d'ouverture des marchés du 1er juillet 2004.
La part de l'énergie représente 8 % en moyenne des budgets de fonctionnement des collectivités.
On peut aisément imaginer la situation dans laquelle se seraient trouvées les communes avec une augmentation de 48 % ! Les premières victimes auraient été les contribuables. Certes, nous pouvons nous féliciter d'avoir obtenu le maintien au tarif régulé pour les collectivités mais qu'en sera-t-il demain ?

Le gouvernement veut privatiser totalement Gaz de France et a engagé le même processus pour EDF. L'ouverture totale à la concurrence, donc pour les particuliers, est toujours annoncée pour le 1er juillet 2007.
La privatisation d'EDF conduit cette entreprise à aligner ses tarifs vers ceux de ses concurrents… pour mieux rémunérer ses actionnaires…
Jusqu'où va-t-on continuer dans cette spirale infernale que les électeurs ont sanctionné le 29 mai 2005 ?
Il est vraiment urgent que les citoyens, les usagers, les salariés et les élus, amplifient leurs initiatives pour stopper cette ouverture des marchés et imposent le retour de ces entreprises vers un véritable service public.
Les premiers responsables de cette situation étant, dans le département, nos parlementaires, qui ont toujours soutenu ce processus malgré le désaccord de la population et d'un grand nombre d'élus (de toute sensibilité)".
par Bernard BREUX
Conseiller Régional
Conseiller Municipal du Mans
Vice-Président Le Mans Métropole
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