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Equateur: Correa promet une radicalisation à l'aube de son deuxième mandat

Nicolas Maury

Le président de l'Equateur Rafael Correa, considéré jusqu'ici comme le membre le plus modéré de la gauche antilibérale latino-américaine, entame son deuxième mandat lundi avec l'objectif de radicaliser sa révolution socialiste

Sa cérémonie d'investiture sera précédée d'un sommet de l'Union sud-américaine des nations (Unasur), organisé dans un contexte très tendu, depuis l'annonce d'un projet d'accord sur la mise à disposition de sept bases colombiennes à l'armée américaine.

Sur le plan intérieur, M. Correa, premier chef de l'Etat réélu en Equateur depuis le retour de la démocratie en 1979, a décidé d'accélérer les réformes entreprises depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2007.

Plus modéré que ses alliés Hugo Chavez (Venezuela) et Evo Morales (Bolivie) dans la forme et sur le fond lors de son premier mandat, cet économiste de formation a promis de "radicaliser" sa "révolution de manière pacifique", depuis sa victoire au premier tour de la présidentielle d'avril.


Il envisage ainsi d'augmenter les programmes en faveur des plus pauvres mis en place depuis 2007 et d'exproprier les propriétaires de terres improductives, comme l'a fait Hugo Chavez au Venezuela.

Il a aussi averti qu'il allait se montrer plus dur à l'égard de la "presse corrompue" et des compagnies pétrolières étrangères dont il a remis en question les contrats d'extraction, car il jugeait inéquitable la répartition des bénéfices tirés de la vente de brut.

Charismatique pour ses partisans et autoritaire pour ses détracteurs, le chef de l'Etat, âgé de 46 ans, peut s'appuyer sur un appareil d'Etat renforcé, via une réforme constitutionnelle d'inspiration socialiste, et une popularité supérieure à 50%.

M. Correa, qui a rompu ses relations avec Bogota en mars 2008 après le bombardement par l'armée colombienne d'un camp de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) sur son territoire, a critiqué le projet et menacé son voisin de représailles en cas de nouvelle incursion.


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