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Espionnage : « une voix politique forte, ferme et résolue » (PCF)

Perspective communiste

Communiqué du Parti communiste français

Après les révélations de WikiLeaks publiées par Médiapart et Libération, François Hollande, qui a convoqué ce matin un Conseil de Défense et réuni les présidents des groupes parlementaires, qualifie de "faits inacceptables" les écoutes téléphoniques pratiquées par les Etats-Unis, entre 2006 et 2012, sur trois présidents français, des membres du gouvernement, des diplomates et des hauts fonctionnaires.
Le Chef de l'État s'est entretenu cet après midi avec le Président américain, et le ministre français des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadrice américaine afin de lui exprimer la réprobation de la France. L'Élysée cherche surtout, selon ses propres termes, à ne « pas ouvrir de crise » avec les États-Unis. Pourtant, les faits sont non seulement inacceptables mais graves à plusieurs titres : en eux-mêmes - espionnage de chefs d'État « alliés » -, dans leur durée - 6 ans au moins... et leur répétition, car il y a là récidive !

De telles pratiques ont été mises au jour, en avril dernier, impliquant les services allemands de renseignement (BND) qui ont espionné pour le compte de la NSA des industriels, des entreprises, des administrations publiques et des personnalités politiques européennes parmi lesquelles des Français. Le gouvernement et le président étaient restés particulièrement discrets. Aujourd'hui, ils cherchent à temporiser sans perdre la face alors qu'il s'agirait d'avoir une voix politique forte, ferme et résolue affirmant que la France refuse la banalisation de ces pratiques par un Etat avec lequel des liens si étroits de coopération ont été tissés soit directement, soit par le retour de la France au sein du commandement intégré de l'OTAN (au cours de la période précise où le président français de l'époque était surveillé par la NSA).

Les faits d'espionnage américain révélés par WikiLeaks posent le problème politique des relations entre la France et les Etats-Unis et entre l'Union européenne et les Etats-Unis, mais aussi entre pays membres de l'UE.

Il ne peut suffire de protester officiellement en tenant pour acquit que ces écoutes au plus haut niveau de l'Etat auraient cessé depuis mai 2012, selon la Maison-Blanche. Rien n'autorise à croire sur parole les autorités américaines.

Il s'agit aujourd'hui de remettre à plat ces relations - cela mérite pour le moins que la Commission européenne suspende ses négociations avec les Etats-unis sur le Traité transatlantique, tandis que la France pourrait très bien envisager de reconsidérer sa participation à l'OTAN.


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