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Etats-Unis : La faillite de la ville de Détroit est le symbole de la faillite du libéralisme

Perspective communiste

La ville de Détroit (Michigan) n'en fini plus de s'enfoncer dans la crise. Pour équilibrer ses comptes, le Conseil municipal de la ville vient de décider de couper l'eau à 150.000 résidents - article et traduction Nico Maury

Depuis le mardi 3 décembre 2013, la ville de Détroit a été placé en faillite. Le remboursement de la dette (118 millions de dollars) a été suspendu et un « plan d'’ajustement » décidé. Il prévoyait notamment la privatisation de la société qui gère la distribution d’eau de la ville, ainsi que les prestigieuses collections du Detroit Institute of Arts.

La spiral infernale du libéralisme sur "Motor city"

Mais les 323.900 résidents de la ville se retrouvent devant une nouvelle situation difficile, le nouvel opérateur privé, chargé de la distribution de l'eau, a décidé d'imposé des tarifs prohibitifs. La moyenne de la facture d'eau mensuelle de Detroit est presque le double de la moyenne nationale soit plus de 40 $. Le conseil municipal de Detroit a approuvé, en plus, une hausse de 9% du prix de l'eau la semaine dernière.

Face à cette situation, 150.000 personnes risquent de se retrouver privées d'eau, puisque incapable de payer les hausses des tarifs.

Les Nations Unies appelées à l'aide

Une coalition de groupes militants de la ville ont fait appel à la Haute Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme. Ils font appel au au rapporteur spécial de l'ONU pour faire comprendre que le gouvernement américain viole le droit humain à l'eau. Le but, créer une pression internationale sur les Etats-Unis.

3000 habitants n'ont plus d'approvisionnement en eau et plus de 150 000 clients en souffrance risquent le même sort, selon le Detroit Free Press.

Le libéralisme et la spéculation base du déclin de Détroit

"Ils vendent notre ville aux charognards." Dan Spencer, jeune retraité de l'industrie, est écoeuré.

Les hedge funds, ou fonds vautours spécialisés sur les faillites, se sont rués sur la ville. Ils leur ont proposé de racheter les titres de la dette pour une modique somme, espérant réaliser une plus-value en les revendant plus tard. Nombres d'investisseurs ont accepté leur offre.

Plombée par le déclin de ses industries, Detroit n'a pas pu supporter les retombées de la crise de 2008 : plusieurs responsables de la ville blâment directement le système de foreclosure lié aux prêts immobiliers "pourris", qui a entraîné l'expulsion de centaines de milliers d'habitants de la ville, détruisant autant d'emplois et réduisant à peau de chagrin la base fiscale de la municipalité. L'obligation pour la mairie de s'endetter toujours plus et de tailler dans les services publics a grevé les finances et précipité le départ des résidents, qui ne supportent plus les rues sans lampadaire, les écoles sans enseignant et un centre-ville laissé à l'abandon.


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