Perspective Com
Europe

Perspective communiste

Pour la Journée de l'Europe et sur le futur des institutions européennes
intervention de Francis Wurtz, eurodéputé PCF, président du groupe parlementaire GUE/NGL
au parlement européen de Strasbourg

Europe
Mon groupe (GUE/NGL) se réjouit de la tenue de ce débat interparlementaire exceptionnel. Pour qu'il soit utile, à la relance de l'Europe, nous devons faire preuve d'esprit critique dans nos analyses et d'une grande franchise dans nos propos. Posons-nous donc la question: quelle peut-être, dans le contexte de notre époque, la raison d'être première de l'Union européenne aux yeux de nos concitoyennes et de nos concitoyens, si ce n'est de pouvoir - par son poids économique, son influence politique, l'étendue de ses partenariats en Europe, en Méditerranée, en Afrique, en Amérique latine, en Asie - faire, en quelque sorte, contre - poids à l'actuelle mondialisation aux effets si déstabilisants sur nos sociétés?

C'est ce que vient, au demeurant, de confirmer la consultation organisée par la Commission dans toute l'Union. Que nous disent beaucoup d'Européens interrogés? Qu'ils ou elles attendent de l'Europe qu'elle leur apporte, dans l'emploi et dans l'existence en général, de la sécurité et de la solidarité. Or, quel est leur sentiment aujourd'hui dominant à cet égard?
Que l'Union européenne n'est plus un élément de la solution aux problèmes posés par la mondialisation, mais plutôt une partie du problème lui-même!

Qu'on le veille ou non, ce constat prend de front des tendances lourdes du marché unique, qui n'ont fait que s'accentuer ces dernières années: la concurrence tous azimuts - sociale, fiscale, règlementaire - tirant vers le moins disant; la flexibilité érigée en modèle de modernité; les droits, garanties et protections montrées du doigt comme autant d'entraves à la compétitivité; les privatisations de services publics; le rationnement des dépenses sociales... De tous les commissaires européens, c'est M. McCreevy qui a donné, au début de l'année dernière, lors d'une conférence à Londres, la définition la plus juste du programme du marché unique, en soulignant qu'il est "de loin l'exercice de dérèglementation le plus poussé de l'Histoire récente de l'Europe."

Nul besoin d'un an de "pause de réflexion" pour comprendre que là est la source principale de la désaffection des citoyennes et des citoyens vis à vis des institutions européennes. C'est dire s'il ne suffira pas d'une campagne de communication pour redonner de l'éclat à l'idée européenne. Il va bien falloir un jour accepter d'ouvrir le débat sur les changements d'orientations, de structures, de visée à consentir pour commencer à mettre en pratique la belle ambition affichée en son temps par Jean Monnet de ne pas se contenter de coaliser des Etats mais d'unifier des peuples.

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