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Européennes : «L’ouvrier.e d’abord» pour le PCF

Perspective communiste

Les communistes veulent donner une coloration ouvrière à leur liste. Sans garantir qu’ils feront entrer des eurodéputés au Parlement

Au Parlement européen, les députés « ouvriers » se comptent quasiment sur les doigts d’une main. Lancés depuis cet été dans sa campagne pour les élections européennes - bien que parallèlement en discussion avec d’autres partis - les communistes aimeraient mettre la classe ouvrière en bonne place sur leur future liste pour le scrutin de mai prochain. Avec au moins deux candidats issus du monde ouvrier dans les dix premiers noms.

Le PCF doit présenter, ce jeudi, à Lille les candidatures de Franck Saillot, ancien ouvrier dans l’industrie papetière, et surtout celle de Marie-Hélène Bourlard, ex-syndicaliste et ouvrière dans le textile dans le Nord. « Ce serait la première femme ouvrière à devenir eurodéputée, une grande première dans l’histoire du Parlement européen », s’enthousiasme Ian Brossat, adjoint au maire de Paris et chef de file des communistes pour les européennes. Lui nous affirme qu’elle figurera dans les quatre premiers noms de la liste, donc automatiquement élue si le PCF fait 5 % des voix. Franck Saillot dans les dix premiers. « Le Parlement est tenu par le lobby de l’argent, nous, on veut être le lobby des gens », poursuit l’élu. Prolétaires de tous les pays, présentez-vous !

«Au Parlement européen, ils n’ont sûrement jamais vu d’usine !»

Âgée de 61 ans et tout juste retraitée, Marie-Hélène Bourlard a travaillé pendant 35 ans à l’usine de fabrication de prêt-à-porter haut de gamme Ecce, et s’était notamment fait connaître dans le documentaire « Merci patron ! » de François Ruffin. A la fermeture de l’usine en 2009, elle s’était mise à travailler comme ambulancière. « Au Parlement européen, ils n’ont sûrement jamais vu d’usine ! », lance cette communiste de longue date, qui promeut - entre autres - l’idée d’un « smic européen ». De là à aller jouer les premiers rôles à Bruxelles ?

« On n’a pas encore parlé de position sur la liste », se défend Bourlard, qui balbutie quand on lui annonce qu’elle serait en position éligible, comme affirmé par Brossat : « Euh, j’espère que non… ! ».Visiblement pas encore convaincue… friture sur la ligne communiste ou simple argument de communication pour un PCF qui cherche à réaffirmer son identité. Au PCF, on plaide l’erreur de com’…

Plusieurs incertitudes planent encore sur l’avenir européen des communistes. En discussion avec d’autres partis de gauche, comme Génération-s, ils pourraient choisir de ne pas aller aux européennes seuls. Et si c’est le cas, les sondages ne les créditent pas encore des 5 % de voix nécessaires pour faire entrer des candidats - ouvriers ou non - au Parlement.

En attendant, ils n’étaient que 3 ouvriers sur 766 députés européens entre 2004 et 2014 selon une étude. Et seulement un Français, après 2014. L’ancien sidérurgiste d’ArcelorMittal Edouard Martin, qui s’était fait élire sur une liste socialiste.

Le Parisien


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