FONCTION PUBLIQUE
Nicolas Maury
15 000 postes supprimés?
Le bon élève du Libéralisme
15 000 postes de fonctionnaires, soit trois fois plus que les 5 100 postes supprimés l’an dernier (dont 8700 dans l'éducation nationale!) . Des coupes qui se feraient en ne remplaçant pas une partie des fonctionnaires partis à la retraite.
Au sein de la droite (UMP comme UDF), des voix se font entendre pour réclamer le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce qui impliquerait de supprimer 35 000 à 40 000 postes sur les 70 000 à 80 000 départs à la retraite annuels. À l’UMP, certains en font même une condition du retour en grâce du Premier ministre.
Selon Thierry Breton (UMP), un des “ bons élèves ” de la suppression d’emplois publics, à Bercy un fonctionnaire sur deux n’a pas été remplacé l’an dernier et “ pour cette année ce sera vraisemblablement deux sur trois ”.
La loi permet désormais à chaque ministère d’affecter les sommes prévues pour les recrutements à d’autres postes budgétaires: des directions d’administration zélées comme celle de l’Économie et des Finances pourraient faire baisser les effectifs en deçà des suppressions annoncées.
On assiste donc pour la cinquième année consécutive à des réductions de postes de grande ampleur, même si le pouvoir n’a pas pu aller jusqu’au bout de ses ambitions.
Pour le syndicat CGT-UGFF, “ si l’on inclut les emplois aidés, comme les emplois jeunes, qui assuraient des missions relevant du service public, et qui ont été supprimés par dizaines de milliers ”, on est plus près des 100 000 emplois supprimés.
Alors même que “ la force de travail manque cruellement dans les services ”, et sans jamais s’interroger sur les besoins sur le terrain, le pouvoir met en œuvre des positions dogmatiques, au nom d’une idéologie libérale et anti-fonction publique