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Faire le choix de l'avenir en votant Option 2

Perspective communiste

Contribution d'Amar Bellal sur le vote des communistes : Faire le choix de l'avenir

On entend un peu partout que, finalement, les débats de fond, le programme politique, le projet , tout cela, ce n’est pas si important, qu’on peut s’asseoir dessus juste le temps d’une campagne pour des raisons de stratégie, en fonction de l’opportunité et des sondages du moment … C ‘est le cas avec un éventuel soutien de la candidature de JLM : de nombreux points de son programme nous sont éloignés et notamment bien loin du programme de « l’humain d’abord » de la campagne de 2012. On pourrait évoquer en économie la fiscalisation de la sécurité sociale, le niveau du Smic très bas proposé, le traitement de la question européenne sous un angle nationaliste, plusieurs économistes communistes ont relevé de nombreuses autres contradictions de ce type…on pourrait aussi pointer ses multiples dérapages verbaux avec cette dérive assumée de ne plus se référer aux valeurs de gauche. Il y a les insultes aussi… Peu dans nos rangs contestent cela, mais tout en le reconnaissant, des camarades argumentent, en étant bien conscients de la difficulté de l’exercice – à tel point que, volontairement, dans leurs argumentaires, le nom du candidat n’est même pas prononcé – qu’il faut malgré tout soutenir la candidature de Mélenchon, compte tenu de la difficile situation politique : ce serait quelque part un « moindre mal » nous expliquent-ils de bonne foi.

Je pense pour ma part le contraire, pour plusieurs raisons, que je vais me permettre de préciser aux camarades tentés par l’ « option 1 » (celle d’un soutien à JLM) .

Tout d’abord le rapport à l’industrie, les discours de JLM sur les modes de production, qui feront fuir un électorat populaire déjà frappé durement par le chômage. Ainsi en est-il par exemple avec la proposition de détruire la filière électro-nucléaire de notre pays (tout en épargnant l’armement nucléaire…). C’ est une aberration au regard des besoins mondiaux, de l’enjeu climatique et accessoirement une catastrophe économique : c’est une des dernières industries qui nous restent en France, 400 000 emplois, et pas des emplois « MacDo ». La désertification industrielle de nos territoires est un des terreaux du FN, n’en rajoutons pas en proposant la fermeture volontaire d’usines qui existent déjà et qui font vivre des centaines de sous-traitants, des territoires entiers, n’en rajoutons pas non plus avec une hypothétique transition énergétique par les énergies marines ou des concepts comme la décroissance qui sont hors de la réalité que vivent des millions de Français. Et nous ne le répèterons jamais assez : cela n’a rien d écologique la sortie du nucléaire, au contraire (voir l’Allemagne).

De même des idées comme la « règle verte » ( « on ne prélève pas plus que ce que peut régénérer la nature ») : si elle avait été appliquée depuis le début, l’Humanité n’aurait même pas dépassé l’âge de la pierre, et on devrait du jour au lendemain abandonner toutes les exploitations minières et arrêter toutes les activités économiques.… mais qui voterait pour cela ? cela peut plaire à un type d’électeurs souvent aisés qui ne sont pas familiers avec les processus de production, n’ont aucune idée des ordres de grandeurs et des implications technologiques et industrielles que supposent leurs propres modes de vie… mais pour une grande partie de la population qui vote massivement pour le FN et qui se prend le chômage en pleine figure, recherchant désespérément des emplois qui font sens, qui leur donne un avenir, une stabilité… quel message on envoie avec ce genre de propositions? N’y a t il pour eux que les boulots précaires dans les centres commerciaux, qui pullulent partout sur nos territoires, à leur proposer?

Ce serait aussi sur le plan stratégique, une situation inédite : soutenir un candidat dont on ne soutient pas le programme. Je crois qu’aucun parti politique n’a encore osé faire cela. Ce serait complètement incompréhensible, la campagne « autonome » impossible à mener sur le terrain, ou alors en bafouant les valeurs les plus élémentaire de l’engagement politique des militants, leur dignité même. Apres un tel épisode, proposer aux militants de se former, les inciter à lire des revues du parti, les brochures, participer à des journées thématiques, aux universités d’été, afin qu’ils puissent mieux argumenter au quotidien sur tel ou tel sujet, relèvera de la plaisanterie.

Enfin, si nous somme d’accord que l’un des objectifs essentiel ici, ce sont les législatives, nous savons depuis 2007 et 2012, qu’avec 1,9% (2007) au premier tour des présidentielles, on peut faire deux fois mieux qu’avec un candidat pourtant porté à 12% (2012). En effet, tout dépend de la façon dont on mène la campagne présidentielle. Avec nos candidats identifiés à un soutien à JLM, et la violence verbale dont il fera preuve durant les 6 mois de campagne vis à vis de toutes les autres forces politiques, nos candidats, loin de bénéficier d’un effet JLM comme certains l’espèrent sincèrement, en souffriront gravement. Le scénario d’un Mélenchon à plus de 10% (et c’est loin d’être gagné), et à la clé, notre disparition à l’assemblée nationale, est tout à fait envisageable. Voir l’exemple de JLM en 2012. Voir aussi Bayrou en 2007 et ses 17%.

Ce sont, entre autre, toutes ces raisons qui me font préférer une candidature issue de nos rangs (choix 2), qui, je le pense vraiment, peut faire un score honorable, nous avons des candidats potentiels de talent pour cela, pourvu qu’on s’en donne les moyens dès maintenant. Cela permettra de faire entendre nos propositions, de ne pas disparaître des médias dans un moment clé, et laissant ainsi une chance à nos candidats aux législatives. Ce sera de toute manière difficile, mais c’est à mon sens le vrai choix qui préserve l’avenir de notre organisation et ainsi les idées que nous défendons.

Blog d'Amar Bellal


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