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Florange : «on nous a menti», estime Edouard Martin de la CFDT

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«Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement», a lancé Edouard Martin, délégué syndical CFDT, après l'annonce faite par Jean-Marc Ayrault.

Ni nationalisation, ni vente complète des hauts-fourneaux de Florange (Moselle) par Mittal. C'est une troisième voie qui a été choisie par le gouvernement, annoncée vendredi soir par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, après qu'un accord a été signé, à Matignon, avec le groupe sidérurgique.

Une annonce qui a généré une très grosse déception à Florange (Moselle) où les réactions, tant de la part des syndicats que du maire socialiste de la ville, exprimaient de manière parfois vive une méfiance à l'égard des promesses du gouvernement et d'ArcelorMittal.

Edouard Martin, représentant CFDT : Edouard Martin, responsable CFDT d'ArcelorMittal à Florange, accuse ce samedi le gouvernement d'avoir «menti tout au long» des discussions sur l'avenir de Florange, ajoutant qu'aux salariés il avait «fait croire que la nationalisation était acquise». «Jusqu'à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n'a pas compris du tout ce pataquès de dernière seconde où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n'avait jamais été évoquée», a-t-il dit sur RTL. Le syndicaliste s'est demandé «si à un seul moment le Premier ministre a cru à l'hypothèse de la nationalisation». «On aurait aimé qu'on arrête de nous rouler dans la farine (...). J'ai l'impression qu'on nous a menti tout au long», a-t-il dit. Pour le responsable syndical, «si le patron n'était pas Mittal on aurait pu crier quasiment victoire» mais, a-t-il ajouté, Lakshmi Mittal «n'a jamais respecté les engagements qu'il a pris». Il a exprimé la crainte que «pour le gouvernement le dossier soit bouclé et la page tournée, et que (les salariés de Florange) soient oubliés».

Dès samedi, Edouard Martin, très amer, avait déclaré :«Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement (...) Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite». Le délégué syndical exige la tenue «d'une réunion tripartite gouvernement-syndicats-direction» au cours de laquelle il souhaite avoir des garanties quant à «l'échéancier sur l'investissement de 180 millions euros promis».

Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange : «C'est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c'est de l'enfumage. Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l'impression de vivre un Gandrange 2.»
Le parti communiste (PCF) estime que «le refus de nationaliser laisse Florange et les salariés dans les griffes de Mittal (...) On connaît dorénavant le scénario de Jean-Marc Ayrault. Il annonce un accord avec Mittal, pour éviter un plan social, et la poursuite de l'activité à Florange. Le scénario du Premier ministre a déçu les 650 salariés car il peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois».


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