Perspective Com
François Hollande conseillé par le dérégulateur social Peter Hartz?

Perspective communiste

C'est ce que croit savoir le Saarbrücker Zeitung, qui révèle ce mardi matin que l'inspirateur des lois de dérégulations du marché du travail allemand a déjà été reçu à l'Elysée



Le père de l'Agenda 2010, les réformes du marché du travail allemand sous le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, Peter Hartz, va conseiller le président français François Hollande, affirme le quotidien de l'Etat régional de Sarre. Lui-même Sarrois, Peter Hartz a refusé de donner des détails de son entretien avec le président français François Hollande.

Si l'information se confirme, elle apporterait un nouveau fait au tournant social-libéral pris par l'Elysée avec le Pacte de responsabilité. Rappelons que Peter Hartz, ancien membre du directoire du constructeur automobile Volkswagen, avait été chargé en 2002 par le chancelier d'alors Gerhard Schröder, de présenter une série de réformes du marché du travail allemand. Un scénario que reprent à son compte le gouvernement socialiste.



Le modèle allemand: entre rêve statistique et cauchemar social

Avec 5 % de chômage, l’Allemagne laisse rêveur l’ensemble des gouvernants européens et les experts en tout genre de la doxa libérale. Mais derrière les chiffres, une réalité moins idyllique.

Comme le rappelait récemment l’Insee dans un dossier spécial Allemagne, la baisse du chômage depuis 2005 chez nos voisins d’outre-Rhin serait liée notamment à une croissance plus forte, une bonne demande extérieure, mais aussi et surtout aux réformes Hartz mises en place en 2002 sous l’administration Schröder. Le taux de chômage en Allemagne oscillait alors entre 7,5% et 8%, comme dans l’Hexagone. Dix ans plus tard, l’Allemagne frôle le plein emploi tandis que la France n’en finit pas de s’enliser avec, d’après l’OCDE, un taux de chômage prévisionnel de 11,25% pour la fin 2013.

20% de salariés avec des minijobs

Mais regardons d’un peu plus près de quoi est fait ce «miracle» allemand. à l’époque, l’inspiration générale de ces réformes consiste à lutter contre le «chômage volontaire» en détricotant le droit du travail allemand. Ces lois sont ensuite distillées de 2003 à 2005 sous la forme de 4 «paquets» de plus en plus lourds à porter pour les travailleurs. Si dans la loi Hartz 1, on ne parle encore que de «simplification des procédures d’embauche», la seconde mouture incitera les chômeurs à accepter des emplois très faiblement rémunérés de type «minijob» (contrat de travail précaire, moins taxé) et « midijob » avec des salaires compris entre 400 et 800 euros par mois pour
15 à 20 heures par semaines. Ces deux types de contrats concernent actuellement 20% des employés allemands.

Réduction des indemnités chômage

Plus tard, la loi Hartz 3 «assouplira» les règles de licenciements, tandis que la version numéro 4 réduira (de 32 à 12 mois) les indemnités versées aux chômeurs de longue durée qui refusent des emplois en dessous de leur qualification. Du coup, comme le fait remarquer un rapport du Sénat français datant de 2012, «si le paquet Hartz a eu des effets sur l’emploi en terme de volumes, une analyse plus qualitative fait ressortir une dégradation des conditions d’emploi». Aussi, de nombreux organismes locaux jugent ces réformes responsables de l’appauvrissement général de la population active avec des salaires à l’arrêt et la généralisation du travail partiel qui maquille des chiffres du chômage trompeurs.

C’est pourtant cette même philosophie que le très germanophile Jean-Marc Ayrault a choisi de suivre en voulant imposer l’ANI (accord national interprofessionnel) aux Français. Un accord dit de «sécurisation de l’emploi» qui est avant tout une attaque violente contre le droit du travail. Le deuxième temps de ce scénario "à l'allemande" a été enclenché par le "pacte de responsabilité".

http://www.humanite.fr/social-eco/francois-hollande-conseille-par-le-deregulateur-so-557914


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :