Perspective Com
Fruits et légumes

Nicolas Maury

pour la création d’une filière équitable

Avec la participation de l’Indecosa-CGT, de la Confédération paysanne, du MODEF et de la Fédération nationale des producteurs de fruits, le PCF mène depuis le 15 juin et jusqu’au 15 septembre une campagne de double affichage des prix (prix payés aux producteurs et prix de vente aux consommateurs) à travers toute la France.

Fruits et légumes
Parallèlement, cette campagne a proposé à la population française de relever entre le 1er et le 8 juillet les prix de vente dans les moyennes et grandes surfaces, des melons, tomates, pêches, nectarines. Ces initiatives cherchent à mettre en exergue la forte disparité entre le prix d’achat imposé aux producteurs et le prix de revente fixé aux consommateurs.

La baisse de prix subie par les paysans est plus forte année après année et, faute de transparence, les consommateurs ne peuvent s’en apercevoir. Une dizaine de centrales d’achat françaises et européen­nes détiennent ainsi à elles seules le pouvoir de vie et de mort sur les agricul­teurs, tout en restant libres de fixer à leur guise les prix que devront payer les consommateurs. Le rapport entre le prix d’achat au producteur et le prix de vente au consommateur est toujours aussi disproportionné, malgré une réduction forte des intermédiaires dans les circuits de vente et d’achat.

L’autre problème constaté est la non-répercussion à la vente des différences de prix des produits selon leur prove­nance. Le distributeur importe des pro­duits à bas prix et s’en sert pour peser sur les prix à la production ici tout en se procurant une plus grande marge béné­ficiaire. Le bénéfice est double pour le distributeur et le consommateur ne gagne rien dans cette mise en concur­rence pilotée par les centrales d’achat.

Pour lutter contre la réduction du pou­voir d’achat des familles les plus défavo­risées, cette campagne a aussi organisé, courant août, des ventes directes de fruits et de légumes dans les quartiers popu­laires.

Ainsi, cette mobilisation a comme fina­lité plus globale d’inciter la grande distribution à accepter que ses salariés et consommateurs aient un droit de regard sur ses pratiques. L’idée est de créer un “ observatoire transparence et qualité ” pour que chacun ait accès à des produits sûrs, dont l’origine est connue et dont la production respecte la dignité de ceux qui les produisent. Car le commerce équitable, c’est aussi cela. Protéger et informer ceux qui sont les plus vulnéra­bles, notamment les paysans et les consommateurs, pour que cesse ce monopole détenu par les grands grou­pes. Une des pistes qui permettront d’équilibrer les relations entre le Nord et le Sud.


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