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Fusion GDF-Suez

Nicolas Maury

Service public ou intérêts privés ?

Fusion GDF-Suez
En décidant de présenter un projet de privatisation de GDF devant le Parlement mi-septembre, le gouvernement (UMP-UDF) revient sur son engagement de 2004, voté par sa propre majorité et n’autorisant pas l’Etat à descendre sous la barre des 70% dans le capital de GDF. Si demain, une étape majeure et supplémentaire de la privatisation de GDF était franchie, les tarifs du gaz s’envoleraient encore. Ainsi que les bénéfices et la rémunération des actionnaires.

Vouloir fusionner GDF et Suez, ce n’est pas mettre à l’abri, l’ensemble, d’une OPA hostile. Ce n’est pas en faire un grand groupe gazier : l’activité gaz de Suez ne représente que 25 % de celle de GDF. C’est en revanche vider les caisses du service public GDF pour les actionnaires de Suez. C’est supprimer les emplois en doublon dans les deux entreprises comme c’est le cas pour toutes les fusions. C’est accepter les contreparties demandées par Bruxelles dans sa lettre de « griefs » et céder à la concurrence des activités importantes de l’ensemble fusionné.

Il faut arrêter le projet gouvernemental et examiner toutes les pistes pour protéger les activités et les salariés de Suez d’une opération financière hostile, sans privatiser GDF.

Chacune, chacun a droit à l’énergie

Se chauffer et s’éclairer convenablement, pouvoir laver et repasser son linge, disposer de réfrigérateurs et de climatiseurs économes en énergie, avoir accès aux outils de communication, vivre tous les jours nécessite un accès équitable à l’énergie. C’est pourquoi l’énergie ne doit pas être une marchandise comme une autres mais constituer un bien commun répondant aux besoins des femmes et des hommes. Elle ne doit pas servir à l’accumulation de bénéfices pour quelques-uns.

-Marchandiser l’énergie, le gaz, c’est priver la société des moyens de répondre à des besoins essentiels pour l’économie, l’industrie, les coopérations internationales ;

-Marchandiser c’est priver les êtres humains de leurs droits, dégrader la qualité de service et la sécurité, aggraver les inégalités, sacrifier l’emploi, le social, et l’environnement ;

-Marchandiser c’est libérer les prix et donc exclure une partie de la population du droit à l’énergie. C’est ainsi que d’avril 2005 à avril 2006 le prix de l’électricité produite par le secteur privé a vu ses tarifs augmenter de 48% en France et que l’écart des prix avec EDF atteint 66%.

Un pôle EDF-GDF 100% public

La gauche revenue au pouvoir doit prendre l’engagement d’abroger toutes les mesures de privatisation prises par la droite mais également de créer les conditions d’un véritable service public de l’énergie en France comme au niveau européen.

Dans ce sens, nous avançons quatre propositions pour une alternative à la privatisation :

-Geler immédiatement la privatisation de GDF et la fusion avec Suez ; engager un débat contradictoire et public sur l’avenir de la politique énergétique associant toutes les parties concernées : élus, syndicats, usagers ;

-Créer Energies de France en fusionnant EDF et GDF, à 100% public et en constituant un pôle public de l’énergie, instrument indispensable d’une politique énergétique cohérente et maîtrisée ;

-Renforcer la présence des organismes publics dans le capital de Suez (Caisse des Dépôts & Consignations, COGEMA, etc.) pour éviter le risque réel d’OPA sur Suez ;

-Garantir la sécurité d’approvisionnement et la stabilité des tarifs ; l’Europe est confrontée à plusieurs défis sur l’énergie : elle doit faire face au risque de pénurie, Pour y répondre, il faut sortir de la logique de guerre économique et des fusions-absorptions destructrices pour l’emploi et incapables de répondre aux besoins. Une politique énergétique coordonnée et ambitieuse implique l’arrêt du processus de libéralisation. A l’inverse de la concurrence actuelle, il s’agit au contraire d’organiser la coopération entre producteurs.

Avec une forte mobilisation des usagers, des élus des citoyens, des syndicats gaziers et électriciens il est possible de stopper la disparition de GDF.

Mobilisons-nous pour contribuer avec les salariés de ces secteurs à la réussite de l’appel intersyndical à une journée d’actions et de manifestations le 12 septembre 2006 .

Signons, faisons signer massivement la pétition des députés communistes et républicains qui sont déterminés, en s’appuyant sur votre mobilisation et votre action, à faire échec à ce projet de loi. Ils demandent l’ouverture d’un débat national et l’organisation d’un référendum.

Pétition à retourner au Groupe des députés communistes et républicains
-Assemblée nationale - 126, rue de l’Université - 75355 PARIS 07 SP
-ou par mail : groupe.cr@assemblee-nationale.fr
aux député-e-s communistes de votre région, à un militant ou à un élu communiste de votre connaissance.


Commentaires (1)
1. PHILIPPE joël le 05/09/2006 17:34
Non à la privatisation de Gdf

Le gouvernement semble décidé à convoquer une session parlementaire extraordinaire pour préparer la privatisation de Gaz de France et permettre la fusion annoncée avec le groupe privé Suez, spécialisé dans l’environnement, l’eau et l’énergie.



OUI à la fusion d’Edf et de Gdf
NON à la privatisation de Gdf
NON au démantèlement du groupe Suez
OUI à la maîtrise publique de l’énergie


Le gouvernement semble décidé à convoquer une session parlementaire extraordinaire pour préparer la privatisation de Gaz de France et permettre la fusion annoncée avec le groupe privé Suez, spécialisé dans l’environnement, l’eau et l’énergie.

Ce projet de loi, s’il aboutissait, nuirait gravement à l’avenir énergétique de notre pays, comme à l’ensemble des services publics.
Alors que les prix des produits pétroliers s’envolent, la distribution du gaz se verrait confiée à une multinationale privée, à l’image des compagnies qui distribuent les carburants.

Sarkozy va-t-il renier ses engagements ?
Il y a deux ans tout juste, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Économie et des Finances, s’était solennellement engagé en déclarant : “Compte tenu de leur caractère déterminant pour les intérêts de la France, en terme de sécurité d’approvisionnement et de sûreté des activités nucléaires, l’État conservera en effet une part majoritaire du capital de ces entreprises (Edf et Gdf) et continuera de définir conjointement avec leurs présidents leurs orientations stratégiques”.

Doit-on laisser imposer un système qui ne répond pas aux attentes des usagers ?
Où en est la baisse des prix avancée par le gouvernement ?
Personne n’est satisfait des premières conséquences de l’ouverture à la concurrence.
C’est toujours plus pour les usagers domestiques :
• depuis 2000, en gaz, les tarifs ont augmenté de 70 % !
• les interventions, gratuites hier et payantes aujourd’hui, pèsent de plus en plus lourd sur les ménages modestes.

Les usagers professionnels en reviennent : la concurrence entre les fournisseurs d’électricité leur est effective, et ceux qui ont choisi de quitter le service public ont subi une hausse de 48 % en deux ans !
Même le Medef reconnaît une hausse 70 % en trois ans pour les grosses entreprises !
A tel point que quelques grands groupes industriels, gros consommateurs d’énergie, sont intervenus auprès du gouvernement et ont obtenu la mise en place de groupements d’achats leur garantissant, par la sortie du marché, la stabilité des prix !

La privatisation n’est pas synonyme de maintien des valeurs de solidarité et d’égalité de traitement !
Les relations entre les collectivités territoriales et les opérateurs gaziers seraient profondément modifiées !
Déjà, l’interruption de fourniture pour les plus démunis, la fermeture des agences de proximité, illustrent bien ce vers quoi l’on tend.
Demain qu’en sera-t-il de la qualité des interventions, de l’égalité des tarifs sur l’ensemble du territoire, aujourd’hui assurés par les monopoles des concessions des réseaux de distribution confiés à Edf et Gaz de France, entreprises publiques ?
Ne risquent elles pas de devenir comme celles qui régissent les rapports avec les distributeurs d’eau potable, avec des prix qui pourraient doubler d’une ville à une autre ?
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la plus grande filiale de Suez est ... la Lyonnaise des Eaux !

Avec cette fusion, la sécurité d’approvisionnement du pays va s’améliorer : FAUX !
Les réserves de gaz en France sont totalement épuisées! Nous sommes donc à la merci des pays producteurs. En effet, il ne suffit pas de diversifier les sources d’approvisionnement pour améliorer la sécurité de notre pays et celle de l’Europe.
Il faut avant tout respecter les contrats scellés avec les pays producteurs.
Or, la recherche de rentabilité financière amène Gdf à utiliser du gaz acheté à la Russie et à l’Algérie pour le revendre trois fois plus cher sur le marché américain.
Cela nuit à la continuité de fourniture en France et détériore les relations avec les producteurs.

D’autres choix peuvent et doivent être faits pour l’avenir de Gdf, du groupe Suez, des services publics
Les premiers atouts économiques du territoire français résident dans la qualité de ses services publics et sa tarification.
Au contraire, la privatisation des services publics handicaperait l’économie nationale et l’emploi. Il est urgent de stopper les stratégies industrielles basées uniquement sur les exigences financières, démesurées des actionnaires.
Car à chaque fois, c’est l’emploi qui en fait les frais et notamment dans les petites et moyennes entreprises des réseaux de sous-traitance.

La Cgt appelle tous les salariés, les usagers à intervenir auprès de leurs élus, leurs employeurs, en exprimant leurs exigences des missions de services publics :
* droit d’accès garanti pour tous ;
* prix égaux sur tout le territoire ;
* haut niveau de qualité de desserte et de sécurité.
Ce qui impose la pleine maîtrise publique du secteur de l’énergie et une autre stratégie industrielle génératrice d’emplois.

Pétition
Monsieur le Président de la République,
Je dis NON à la libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz.
Je soutiens les propositions alternatives de la Cgt.
Je demande au gouvernement de revenir à une entreprise 100 % publique Edf / Gdf.
Je dis NON à la privatisation d’Electricité de France et Gaz de France.
Nom : Prénom :
Localité : Signature :
A remettre à un délégué Cgt ou à renvoyer à la Fnme Cgt, case 535, 263 rue de Paris - 93515 Montreuil cedex.
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