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Fusion GDF-Suez

Nicolas Maury

La bataille du groupe communiste continue, cela malgré l'accord entre le PS et l'UMP

 Alain Bocquet, André Gérin et Marie George Buffet du Groupe Communiste et Républicain
Alain Bocquet, André Gérin et Marie George Buffet du Groupe Communiste et Républicain


L'annonce par le président UMP de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré, d'une entente des groupes pour une fin des travaux le 28 septembre en vue d'un vote solennel du texte le 3 octobre a généré beaucoup de confusions et un regain de tension.

Visiblement embarrassé, Jean-Marc Ayrault a fait jeudi une "mise au point solennelle" pour justifier ce revirement stratégique, tandis que plusieurs députés de son groupe, dont Laurent Fabius, ou François Brottes, à la pointe du combat en séance, s'insurgeaient contre ce changement de stratégie du PS.

Alain Bocquet et les députés communistes, ont immédiatement assuré qu'ils ne renonceraient à aucun amendement, rendant du coup peu crédible la possibilité d'examiner les dizaines de milliers d'amendements restant en débat avant le 28 septembre. "Nous ne voulons pas de 49.3", a affirmé jeudi Daniel Paul (PCF), car "nous voulons que chacun appuie sur le bouton".

"Une farce, on prend les Français pour des imbéciles", s'est indigné le président du groupe UDF, Hervé Morin. "Les socialistes nous expliquent que la privatisation de GDF est un drame national et on dépose 130.000 amendements, puis on passe des accords avec l'UMP", a-t-il critiqué.

Déclaration d'Alain Bocquet à l'Assemblée Nationale:

Depuis l'annonce de la volonté du gouvernement de privatiser Gaz de France dans le cadre d'une fusion avec Suez, les députés communistes et républicains n'ont de cesse de contribuer à rassembler les salariés et les citoyens contre ce projet funeste qui démantèle le service public.

Ainsi, dès le début juillet, ont-ils pris l'initiative de lancer une pétition pour dire NON à la privatisation de Gaz de France et OUI à une maîtrise publique et sociale de l'énergie. Celle-ci a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures et son intérêt va grandissant.

Depuis le 7 septembre dernier en séance publique de l'Assemblée nationale, ils combattent avec pugnacité la privatisation, rappellent l'engagement solennel, en juin 2004, du Président de la République et de son ministre Sarkozy de ne jamais privatiser EDF et GDF, dénoncent la dictature des dividendes qui préside à ce véritable dépeçage du service public de l'électricité et du gaz au seul profit des actionnaires de Suez, et démontrent l'intérêt pour le pays d'un grand service public de l'énergie autour notamment d'EDF et de GDF.

Au moment où le tandem Chirac-Villepin s'obstine à donner satisfaction au MEDEF, ou Sarkozy invite les députés de l'UMP à serrer les rangs en votant pour ce démantèlement, la droite, après avoir cherché à tourner l'opposition en dérision, au risque de discréditer davantage le Parlement, laisse entendre que l'opposition aurait jeté l'éponge.

Il n'en est rien pour les députés communistes et républicains, qui continuent de défendre pied à pied tous leurs amendements, qu'ils ont maintenus. Avec ce travail d'explications et de débat au fond contre le projet de loi, ils restent persuadés qu'un renforcement de la mobilisation populaire est indispensable sur cette question essentielle de l'énergie, à l'image de ce qui s'est passé à propos du CPE, pour permettre de gagner et que soit retiré ce projet de loi.


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