Perspective Com
GDF-Suez

Nicolas Maury

La menace de l'utilisation du 49-3 refait surface, l'UMP completement isolée à l'Assemblée Nationale, et dans l'opinion publique décide son recours si l'opposition ouvre sa gueule

Alain Bocquet annoçant que les communistes vont lutter jusqu'au bout contre la privatisation de GDF
Alain Bocquet annoçant que les communistes vont lutter jusqu'au bout contre la privatisation de GDF
Le président UMP de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré a brandi la menace d'un "vote bloqué" sur le projet de loi sur l'énergie et la privatisation de Gaz de France, face à la volonté de l'opposition de bloquer l'examen de ce texte par une bataille d'amendements.

Les députés socialistes et communistes ont déposé plus de 137.000 amendements, un record, sur le projet de loi énergie qui sera examiné par l'Assemblée nationale en séance publique à partir de jeudi, pour tenter d'empêcher son adoption.

Une bataille parlementaire sans précédent va opposer à partir de jeudi le gouvernement et l'UMP à la gauche sur le projet de loi prévoyant la privatisation de GDF pour permettre sa fusion avec Suez, sous l'oeil inquiet des consommateurs et des syndicats.
Près de 140.000 amendements ont été déposés sur ce texte, la quasi majorité par le PS et le PCF. C'est un nombre inégalé sous la Vème république, laissant présager un choc droite-gauche à huit mois de la présidentielle. L'UDF, qui a décidé de voter contre le texte, sera également de la bataille. En outre, une quarantaine de députés UMP fait de la résistance.

Le projet de loi "relatif au secteur de l'énergie" comporte 17 articles. Le premier volet concerne l'ouverture complète à la concurrence des marchés européens du gaz et de l'électricité à compter du 1er juillet 2007. Il prévoit un système de tarifs réglementés ou plafonnés pour les particuliers et les entreprises qui le désirent. Il instaure également un tarif social du gaz pour les plus démunis comme celui existant pour l'électricité.
La privatisation de GDF, dont il est prévu d'abaisser de 70% à 33,3% le seuil minimal de détention de l'Etat, soit la minorité de blocage, est abordée dans la deuxième partie du texte.

Le président du groupe Communiste et Républicain Alain Bocquet (PCF) a annoncé une "bataille de fond sans concession" avec quelque 90.000 amendements pour le seul groupe communiste. Sur le plan social, les armes sont affûtées. Jeudi en écho à l'ouverture du débat parlementaire, les fédérations CGT et FO de l'énergie organisent une consultation des salariés de GDF sur la privatisation avant une journée nationale d'action le 12 septembre.

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a pour sa part dénoncé la libéralisation du marché et "les risques de dérive des prix".

Pétition contre la privatisation de GDF ici


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