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GDF-Suez

Nicolas Maury

la fusion coûtera 20.000 suppressions d'emploi selon expertise

GDF-Suez
Les syndicats de l'énergie ont produit vendredi une expertise révélant que la fusion entre Suez et Gaz de France entraînerait une réduction de 10% des effectifs (20.000 suppressions d'emplois) du nouveau groupe, GDF devant également céder 21% de ses contrats d'approvisionnement. D'abord surprises, Gaz de France et Suez ont aussitôt démenti ces informations censées être "confidentielles".

Les quatre syndicats CGT, CFTC, FO, CFE-CGC ont présenté un rapport d'experts financiers Exane, City Group et Ing. Ce rapport a été réalisé pour le compte du comité mixte de production (partie du CCE habilité à donner un avis consultatif sur le fonctionnement de l'entreprise) de GDF.

Pour ING, la logique de synergie implique une "réduction progressive de l'effectif de 10% vers 2010 et une sensible réévaluation de la valeur de l'action".
"Immanquablement, cette fusion se traduira par une suppression accrue des emplois", a commenté Dominique Villers, responsable fédéral en charge de l'énergie à la CFTC.
La CGT, la CFE-CGC, la CFTC et FO ont en outre indiqué, toujours sur la foi du rapport d'expertise que GDF, au titre des contreparties à la fusion demandées par Bruxelles, devrait céder 21% de ses contrats gaziers en France.

"21% du volume de gaz vendu en France par GDF va être cédé", a affirmé Eric Roulot, le secrétaire de la fédération CGT énergie. "Si on ajoute aux 50 térawattheures (l'équivalent de 10% des approvisionnements) les gas release et les autres contrats d'approvisionnement on arrive à 21%, c'est deux fois plus que ce qu'annonce la direction", a-t-il précisé.

Selon un accord conclu mardi entre le PS et l'UMP, l'Assemblée nationale devrait voter mardi 3 octobre le projet de loi sur l'énergie privatisant GDF en vue de son mariage avec Suez.
Le même jour, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC ont appelé gaziers et électriciens à une journée nationale d'action pour défendre la "destruction d'un bien public", avec arrêts de travail, manifestations et rassemblement national.

Les députés avaient, vendredi en fin de matinée, encore 54.007 amendements à examiner sur le projet de loi de privatisation de GDF dont ils ont adopté six des 17 articles. Sur l'article 10 qui privatise GDF, pas moins de 53.113 amendements ont été déposés. Mais 20.608 ont été jugés retirés ou jugés irrecevables et ce sont donc 32.505 amendements qui viendront en discussion sur cet article à partir de lundi après-midi.

Les députés ont adopté vendredi matin l'article 6 qui instaure la séparation juridique des activités de production ou de fourniture d'électricité ou de gaz des réseaux de distribution desservant plus de 100.000 clients. Pour les élus communistes cet article est extrêmement dangereux pour l'avenir énergétique de la France, l'inquiétude est de mise pour l'avenir des concessions passées avec les collectivités locales et d'une possible arrivée en force de géants comme Gazprom.



Commentaires (5)
1. PHILIPPE joël le 23/09/2006 13:09
Nicolas,
Le parti SOCIALISTE n'a pas eu d'accord politique sur le vote du projet de privatisation de GDF ,L'UMP à cherché à faire passer l'élaboration du calendrier prévisionnel parlementaire de la discussion sur l'énergie pour un accord politique d'ailleur le président de l'assemblée a reconnu "qu'il n'y a pas eu d'accord politique"
Les SOCIALISTES restent plus que jamais opposés à ce projet néfaste . Le parti SOCIALISTE considère qu'un pôle public de l'énergie est le seul instrument qui permettra de relever les défis de l'après pétrole ,notamment par un programme d'investissement massif dans toutes les énergies et de garantir le service public de l'énergie pour tous
cordialement Joël
2. Nicolas le 23/09/2006 19:14
Salut Joël

-Pour l'accord entre le PS et l'UMP je tiens mes sources de l'AFP et de Reuter en général, en effet il y a eu plusieurs dépeches indiquant cet accord entre Jean Marc Ayrault, président du groupe socialiste (et avec le soutien de François Hollande-dixit la dépeche du 21 septembre) et Bernard Accoyer président du groupe UMP en plus de Debré président de l'Assemblée, dépeche AFP et Reuter.
-dépeche du Jeudi 21 septembre 2006, 19h27, le journal 20 minute parle de la confusion des députés socialistes sur cet accord (notamment Fabuis)
-l'AP parle aussi de cet accord et donne le témoignage de l'UDF dans ce revirement, et JM Ayrault justifie sa position aussi dans l'AP du 20/09/2006 à 9h06.

Il n'y a pas dans ce que je dit d'extrapolation mais juste un compte rendu des dépeches, tu peux les vérifiers sur les sites de l'AP, AFP, Reuter, Nouvel obs...

Ensuite tu dis vrai Debré a annoncé qu'il n'y avait pas eu d'accord, mais alors pourquoi JM Ayrault et François Hollande justifient ils l'accord? (je ne retrouve pas les dépeches explicitant ce fait, mais je l'ai lu).

en ce qui concerne les choix du PS sur GDF je confirme aussi ce que tu as dit

fraternellement
3. Nicolas le 23/09/2006 20:30
Re salut

Joël reprend le temps de lire la légende de la photo qu'il y a sur ce lien
www.wmaker.net/editoweb/nicolas_maury/GDF-SUEZ_a464.html

je crois pas être un briseur d'unité puisque je me félicitais que la gauche se soit unis sur ce dosssier
4. PHILIPPE joël le 23/09/2006 20:44
nicolas
pour une fois que l'on a la même vision des choses ,je crois qu'il faut s'en feliciter
je travailles moi même pour une societé dons la maison mère est GDF
si demain il y a fusion les premiers concurents de ma société seront dans la même boite ,crois tu que les grandes entreprises où l'on traivaillent en maintenance industrielle vont nous laisser 50% de part de marché, nous auront des emplois doublons ,c'est là dessus qu'il y aura des suppressions de poste
cordialement
Joël
5. Nicolas le 23/09/2006 21:12
Absolument, cette fusion va forcement provoquer des supréssion de poste, depuis 20 ans toutes les fusion industrielles ont provoqué un déclin de l'emploi (emploi direct, plus sous traitant) pour GDF, la CGT annonce (après expertise 20000 supression de postes directs, ce qui fait facilement 40000 indirects, donc plus de 60000 chômeurs en plus).

dans une société ou le VRAI chômage, au sens du BIT atteind 4 millions, il devient urgent de sauver durablement l'emploi par des politiques ambitieuses.
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