Perspective Com
GRÈCE : Nouvelle grève nationale contre les mesures d'austérité du gouvernement social-démocrate

Nicolas Maury

La Grèce est à nouveau paralysée jeudi par une grève générale et des manifestations à l'appel des syndicats qui veulent montrer au gouvernement qu'ils ne baisseront pas la garde devant les mesures d'austérité

Depuis minuit les transports aériens sont cloués au sol tandis que les trains n'ont pas quitté les gares et que les bateaux sont restés à quai. Seule une ligne de métro fonctionne à Athènes pour permettre aux grévistes de se rendre aux manifestations prévues à la mi-journée. Les autres transports urbains, métro, bus, trolleys, tramways sont, eux, à l'arrêt. La grève entraîne également la fermeture des écoles et des administrations, tandis que les banques et les grandes entreprises du secteur public tournent au ralenti. Les hôpitaux publics fonctionnent grâce au personnel d'astreinte. Le pays est aussi privé de toute information diffusée par les radios et les télévisions en raison du ralliement du syndicat des journalistes. L'agence de presse nationale Athens News Agency (ANA-semi-officielle) a arrêté son fil d'information pour 24 heures depuis 4 heures du matin (heure française). Les journaux ne paraîtront pas vendredi.


En fin de matinée, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à deux endroits du centre d'Athènes pour protester contre les mesures de rigueur votées vendredi dernier par la majorité socialiste. "Même s'ils nous terrorisent, les mesures ne passeront pas", "nous sommes des hommes pas des numéros", affirment deux banderoles du rassemblement de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, un million de membres) et de la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 375.000 adhérents), organisatrices de la manifestation. "L'Europe doit changer où elle sombrera", crient des grévistes. "À bas le programme de stabilité, il faut le renverser" suggère un calicot des quelque 2.000 manifestants, selon la police, réunis près du Champ-de-Mars, face au siège de la GSEE.

À quelques centaines de mètres, sur la grande place Omonia, des milliers de militants du PAME, le front de lutte syndicale du parti communiste ultra orthodoxe (KKE) scandent leur principal slogan "aucun sacrifice pour la ploutocratie". Des banderoles affirment aussi : "guerre aux capitalistes, c'est la réponse des ouvriers" ou "la crise doit être payée par la ploutocratie". Les participants aux deux rassemblements doivent ensuite se rendre en deux cortèges séparés vers la place centrale de Syntagma, face au Parlement.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :