Perspective Com
Grâce aux sénateurs communistes, le Sénat rejette une nouvelle fois le projet de budget 2014

Perspective communiste

Nouvelle opération commando mardi au Sénat contre le projet de loi de finances (PLF) 2014, retoqué une seconde fois en l'espace d'un mois. Les sénateurs ont adopté par 189 voix, UMP, UDI-UC, et CRC (communistes), contre 145, PS et RDSE (à majorité PRG), une motion déposée par le groupe CRC tendant à opposer la question préalable. L'adoption de cette motion entraîne le rejet du texte, immédiatement après la discussion générale, et avant l'examen des articles

La Haute Assemblée avait déjà rejeté fin novembre le budget 2014. A noter que cette bravade à l'initiative des sénateurs communistes ne devrait avoir in fine peu de conséquences. Le texte sera en effet examiné jeudi en dernier ressort à l'Assemblée nationale où il devrait vraisemblablement être adopté. Mais ce contretemps reste hautement symbolique et montre la défiance de l'extrême gauche à l'encontre du gouvernement socialiste.

"A aucun moment nous n'avons eu le sentiment d'une recherche d'accord pouvant recueillir l'assentiment de l'ensemble des groupes de gauche au Sénat", a plaidé Marie-France-Beaufils (CRC, communiste, républicain et citoyen) en défendant la motion. Pour le CRC, "la loi de finances n'est pas un budget de gauche", a-t-elle dit. Cette motion a trois objectifs, a-t-elle précisé: "sanctionner le recours aux procédures peu respectueuses des droits du Parlement", "mettre en question" les choix du gouvernement "marqués du sceau de l'austérité", et refuser la "réduction générale de la dépense publique". Du côté des sénateurs socialistes, on ne peut que reconnaître le fossé qui les sépare du groupe CRC : "Rien ne sert de rouvrir nos débats tant nos désaccords sont profonds", a reconnu Michèle André (PS). Mais en annonçant que son groupe allait voter contre la motion, elle a dénoncé "une alliance contradictoire qui réduit le Sénat à l'impuissance".

Avant le vote, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve avait défendu le PLF en affirmant qu'"il s'inscrit dans une trajectoire de diminution continue des déficits depuis l'alternance intervenue en mai 2012", qu'"il matérialise la volonté du gouvernement d'inverser la courbe du chômage", et qu'"il soutient le pouvoir d'achat des ménages, vecteur de la croissance tout autant que le rétablissement de la compétitivité des entreprises". Un plaidoyer qui n'a pas convaincu le groupe CRC...


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :