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Grand Paris : Sarkozy en rêvait, les socialistes l'ont fait

Perspective communiste

L'Assemblée nationale a adopté vendredi la création d'une super-métropole qui pourrait englober, à terme, les compétences des communes et des conseils généraux de la petite couronne

Les socialistes ont gagné leur Grand Paris. Vendredi, les députés de la majorité ont mis en orbite le Grand Paris, super-métropole qui englobe la capitale et les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Formellement, il s'agit d'une intercommunalité aux compétences élargies au logement et à l'aménagement.

En 2016, 6,5 millions d'habitants seront regroupés sous une même entité et, cinq ans plus tard, ils pourront même élire un président pour cette nouvelle couche du millefeuille territorial. D'ici à 2020, l'instance devrait logiquement être dirigée par un socialiste. "Un cadeau de Hollande pour Anne Hidalgo, au cas où elle perdrait Paris en 2014", persifle l'UMP Patrick Devedjian, président des Hauts-de-Seine. Jean-Christophe Fromantin, l'édile de Neuilly (Hauts-de-Seine), ne décolère pas : "Les communes seront réduites au rang de mairies d'arrondissement."

La droite n'est pas la seule à condamner cette décentralisation à l'envers. Elle est soutenue par les communistes, qui défendent leur dernier bastion : le conseil général du Val-de-Marne. Son président, Christian Favier (PCF), s'alarme : "On supprime les intercommunalités, on affaiblit les communes, cela ouvre forcément la voie à la fusion des quatre départements de la petite couronne."

Le nouveau projet du gouvernement concernant la métropole du Grand Paris s'apparente à un "déni de démocratie" qui relègue les maires "au rang de simples exécutants", selon trois maires PCF du Val-de-Marne.

"Ce projet nous ramène 50 ans en arrière : les communes sont le terreau de la démocratie française, supprimer leurs compétences est un déni de démocratie", écrivent dans un communiqué commun Daniel Davisse, maire de Choisy-le-Roi et président de la communauté d'agglomération Seine-Amont, Alain Audoubert, maire de Vitry, ainsi que le maire d'Ivry Pierre Gosnat.

Selon eux, cette nouvelle métropole transformera les communes de la Petite Couronne en "mairies d'arrondissements sans pouvoir de décision" en matière d'habitat, de logement, d'aménagement ou d'environnement. "A terme, les maires seront relégués au rang de simples exécutants de décisions prises bien trop loin des enjeux et problématiques locales", estiment-ils. "Pour nous, élus locaux, comment imaginer qu'une politique conduite depuis Paris, loin de nos populations, de leurs besoins, puisse répondre aux enjeux de nos territoires si divers", ajoutent les trois élus, exigeant un "débat populaire dans la perspective d'un référendum sur ces questions".

La commission des lois de l'Assemblée a adopté des amendements du gouvernement portant sur la création d'une métropole du Grand Paris, qui regrouperait les communes de Paris ainsi que celles des départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Le texte prévoit la mise en place à partir du 1er janvier 2015 d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre et disposant d'un statut particulier.


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