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Grèce : Le plan Strauss-Kahn-Barroso ou le grand sacrifice de la population

Nicolas Maury

« De grands sacrifices ou la catastrophe » c'est en ces termes que Georges Papandréou, le Premier ministre grec, a annoncé les nouvelles mesures d'austérité du plan de trois ans, ces mesures seront supportées par les salariés et les retraités...

Augmentations massives des taxes et des prix

Les taux de la TVA passeront de 21 % à 23 % et de 10 % à 11 % ; hausse de 10 % sur les carburants, le tabac, les boissons ; taxes sur les produits de luxe, mais aussi sur l'immobilier et les « constructions sauvages »

Coupe dans les salaires et les retraites

Les treizième et quatorzième mois de salaire sont supprimés pour les fonctionnaires ; les retraités du public et du privé perdent aussi ces deux versements supplémentaires. En contrepartie, ils toucheront des primes ou des allocations se montant au maximum à 1 000 euros sur l'année mais qui, pour les salariés, n'entrent pas dans le calcul des retraites.


Grèce : Le plan Strauss-Kahn-Barroso ou le grand sacrifice de la population
Salaires et retraites sont gelés pendant trois ans. Les salariés devraient chuter de 1 600 à 3 000 euros (annuel). Le gouvernement prévoit de supprimer 4/5 des postes de fonctionnaires partant à la retraite.

Travailler plus pour faire gagner plus aux riches

L'âge de la retraite va être repoussé, passant progressivement jusqu'en 2015 de 37 ans à 40 ans de cotisation. Les retraites anticipées vont être limitées. Les femmes pouvaient partir en retraite plus tôt que les hommes (60 ans au lieu de 65) ; l'uniformisation à 65 ans, déjà annoncée, prendra effet à partir de 2011 pour les employées du secteur public.

Les caisses de retraite sont diverses ; le gouvernement a décidé de les regrouper pour n'en avoir plus que trois, au nom d'une rationalisation qui n'annonce rien de bon pour les quelques avantages que procuraient certains régimes spéciaux, d'autant plus qu'il veut aussi revoir la liste des métiers pénibles ou insalubres.

Le patronat satisfait, les banques sauvegardées

Quant à la législation du travail, le ministre des Finances a annoncé que davantage de licenciements seraient autorisés, et que les indemnités seraient revues à la baisse.

Ce plan a déclenché un concert de protestations et de manifestations, même de la part des petits commerçants et artisans. Seul le SEB, équivalent du MEDEF a parlé d'une « nécessité budgétaire impérieuse » pour soigner « le grand malade qu'est le secteur public hypertrophié et gaspilleur » , tout en regrettant que le gouvernement demande aux entreprises une deuxième contribution exceptionnelle. Mais que les plus riches se rassurent : le ministre des Finances a renouvelé son soutien aux banques.

Une conséquence : le peuple paiera pour les riches


Pour preuve les prévisions de "The economist" pour la Grèce :
En 2014, par rapport à 2009 :
- le PIB va baisser de 5 % (conséquence de l'austérité)
- la dette va passer de 269 à 344 milliards d'euros
- soit de 113 à 152 % du PIB
- le paiement des intérêts de la dette va passer de 5 à 8,4 % du PIB
- le déficit passera de 12,7 à 2,4 % (seule prévision positive)

L'article en anglais du "The Economist"

Autrement dit la dette va continuer à croître, un peu à cause du déficit public et beaucoup à cause du paiement des intérêts ! Il faut donc comprendre que le plan d'austérité va s'accentuer toujours plus et de nombreuses années après 2014... Ce sera la mise en quasi-"esclavage" d'un peuple qui devra produire la richesse qui permettra de rembourser les créanciers !


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