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Grèce : « Nous retournons au Moyen Âge »

Nicolas Maury

Nikos Boyiopoulos, journaliste à Rizospastis (journal du KKE, le Parti communiste grec), évoque pour l’Humanité la situation économique et sociale en Grèce.

Le gouvernement dépose son projet de loi sur les retraites. Qu’en pensez-vous ?

Nikos Boyiopoulos. Il ne s’agit pas d’un projet de loi de réforme de la Sécurité sociale mais d’une suppression de la Sécurité sociale. En matière de droits sociaux, elle renvoie les salariés cent ans en arrière. En outre, cette loi passera conjointement avec une réforme du marché du travail. La situation qui se fait jour en Grèce est celle du Moyen Âge.

Quelles sont les alternatives que propose le KKE ?

Nikos Boyiopoulos. Les dettes de la Grèce ne sont une conséquence ni de l’augmentation des salaires, ni de celle des retraites, ni, non plus, des conditions d’une vie meilleure – la santé, l’éducation… La Grèce se trouve à la dernière place de l’UE en matière sociale. Ces dettes correspondent donc à des richesses qui ont été accaparées par ceux qui ne les ont pas produites et qui ne sont pas appelés à payer aujourd’hui pour cette situation catastrophique que révèlent la dette publique et l’économie sociale du pays.

Dans ce cadre, la position du KKE est que cette richesse appartient au peuple qui l’a créée. Elle doit donc être une propriété populaire et sociale.

Le mouvement social peut-il reprendre de la vigueur à l’occasion de ces réformes ?

Nikos Boyiopoulos. C’est la seule façon pour faire face à la situation ! Les Grecs ont la corde au cou. Pour mettre un coup d’arrêt à cette attaque contre le peuple grec, le peuple grec doit envahir les rues ; il faut une alerte nationale, une riposte de masse, politique, décidée, organisée et contrôlée. Une résistance avec le peuple comme acteur principal, contre ces mesures qui plombent le futur de la Grèce. Le peuple doit donc prendre cette question en main.

Entretien réalisé par Fabien Perrier pour l'Humanité


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