Perspective Com
Grèce: échec des négociations, ultimatum de l'UE contre le peuple grec !

Perspective communiste

Les négociations entre la zone euro et Athènes ont tourné court lundi à Bruxelles et les créanciers de la Grèce lui ont donné une semaine pour accepter une extension du plan d'austérité fixé par la troïka

Il est "très clair que le prochain pas doit venir des autorités grecques (...) et, au vu du calendrier, on peut utiliser cette semaine, mais c'est à peu près tout", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après l'interruption abrupte des négociations lundi soir, suite au refus de la Grèce d'accepter le prolongement de son programme. Il a évoqué la possibilité d'une nouvelle réunion exceptionnelle des ministres des Finances de la zone euro vendredi.

Proposition de l'Eurogroupe : "absurde" et "inacceptable"

Le ministre grec, Yanis Varoufakis, s'est, lui, dit confiant sur la possibilité de trouver un accord. "Je n'ai aucun doute que dans les prochaines 48 heures, l'Europe va réussir à nous soumettre (un document) afin que nous commencions le vrai travail et mettions sur pied un nouveau contrat" pour la Grèce, a-t-il affirmé.

M. Varoufakis a expliqué qu'il avait été prêt à signer un accord préparé par la Commission européenne reconnaissant la gravité de "la crise humanitaire" en Grèce et proposant "une extension de quatre mois de l'accord de prêt" avec ses créanciers.
Cet accord, dont la Grèce aurait accepté qu'il soit assorti de "conditions", aurait permis de signer "un nouveau contrat" entre Athènes et la zone euro, a-t-il dit. En échange, le gouvernement grec était prêt à "ne pas appliquer pendant six mois son propre programme", à la seule condition "de ne pas se voir imposer de mesures créant de la récession", a indiqué M. Varoufakis. Parmi elles, une hausse de la TVA ou une baisse des retraites les plus faibles.

"Malheureusement, ce document a été remplacé" avant la réunion de l'Eurogroupe par un texte présenté par M. Dijsselbloem, a-t-il accusé. "Il nous était impossible de signer ce document", proposant une "extension du programme en cours", a poursuivi le ministre.

Athènes a rejeté lundi une proposition de la zone euro jugée "absurde" et "inacceptable", estimant "qu'en ces circonstances, il ne pourrait y avoir d'accord" avec ses 18 partenaires, a indiqué une source gouvernementale. Une demi-heure plus tard, la réunion des ministres des Finances a été interrompue.

M. Dijsselboem a affirmé qu'une "extension" du programme actuel, qui arrive à échéance à la fin février, "permettrait aux Grecs d'utiliser la flexibilité" permise dans ce plan.

"Le gouvernement grec doit s'engager sur le fait qu'il accepte les principaux éléments du programme", a-t-il insisté, alors que le nouveau gouvernement de gauche radicale a fait campagne sur le refus de ce programme.

"Il n'y a pas d'alternative à la prolongation du programme" selon le socialiste Moscovici

"Il n'y a pas d'alternative à la prolongation du programme", a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. "Nous allons continuer le dialogue durant cette semaine".

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras réclame un programme-relais de quelques mois, le temps de se mettre d'accord sur un plan qui se substitue au programme d'aide en cours, synonyme pour les Grecs d'une austérité insupportable.

La question est pour partie d'ordre sémantique: les Grecs ne veulent pas entendre parler de quoi que ce soit qui ressemble à une "prolongation" de l'ancien programme de renflouement ou qui conforte le rôle de la troïka.

Membre de cette dernière, le FMI a fait savoir, par la voix de sa directrice générale Christine Lagarde, qu'il n'y aurait plus de versement de fonds à la Grèce tant qu'elle ne progresserait pas dans les réformes. "Nous nous attellerons à la procédure d'examen le moment voulu et établirons si oui ou non certains engagements pris, une bonne partie ou la totalité, ont été dans les faits respectés", a expliqué Christine Lagarde. "Si la conclusion est que ce n'est pas le cas, alors le versement par le FMI ne pourra avoir lieu".


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :