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Grèce : le pays connaît de nombreuses grèves contre les mesures d'austérité

Nicolas Maury

Agents du fisc et douaniers grecs ont lancé jeudi 4 février les premiers débrayages prévus par les syndicats contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement socialiste

Le premier ministre Georges Papandréou a annoncé en début de semaine qu'au-delà du plan de sortie de crise soumis par la Grèce à la Commission européenne et approuvé par Bruxelles mercredi, il appliquerait un gel total des salaires des fonctionnaires, une augmentation de l'âge du départ à la retraite et une hausse des taxes sur les carburants.

La confédération des fonctionnaires, qui compte près de 200 000 membres, a confirmé mercredi un appel à une grève de 24 heures pour le 10 février, déjà annoncé à la mi-janvier. Le Front Militant Ouvrier (PAME) du Parti communiste a indiqué qu'il se joindrait à cette grève.


De son côté, l'influente Confédération des travailleurs de Grèce (GSEE, 600 000 adhérents) a appelé jeudi à une grève nationale de 24 heures dans le secteur privé, le 24 février, pour protester contre les projets gouvernementaux de réforme des retraites. Mardi soir, le premier ministre a en effet annoncé, à la surprise générale, sa volonté de repousser l'âge de départ à la retraite, dans le cadre d'un projet en préparation de réforme du système des retraites. Le gouvernement "nous avait promis qu'il n'y aurait pas de changement sur ce point (...) allonger l'âge de la retraite n'apporte aucune solution", a affirmé le secrétaire général de la GSEE. La presse estimait jeudi que l'annonce de M. Papandréou signifierait probablement un alignement de toute une série de catégories professionnelles bénéficiant de retraites anticipées sur le régime général de retraite à 65 ans.

Les sociaux-démocrates du gouvernement, du PASOK, les libéraux de la ND, l'Association des Industriels de Grèce (SEV) et les directions compromises de la GSEE (Confédération Générale des Travailleurs de Grèce) et de l’ADEDY (Confédération Générale des Travailleurs du Secteur Public) traînent les travailleurs à un dialogue maniéré pour leur enlever tous les droits qui leur restent, pour discuter combien ils vont perdre. En vue de la grande grève des forces de classe de PAME, le 17 décembre, la GSEE a publié une communication pour dissuader les ouvriers de faire la grève, en prenant ainsi le parti des capitalistes. Elle a fonctionné comme un mécanisme pour briser la grève, en proclamant ouvertement la grève de PAME – décidée par des Centrales Ouvrières, des Fédérations et des Syndicats de toute la Grèce – illégale. Quant aux opportunistes de SYN/SYRIZA, ils ont aussi boycotté la grève de PAME et ils s’y ont été opposés.


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