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Grèce: nouvelle grève générale et manifestations contre la rigueur

Nicolas Maury

La Grèce était de nouveau fortement perturbée jeudi par des manifestations à l'occasion d'une grève générale menée contre la réforme des retraites et le plan d'austérité

Plusieurs milliers de manifestants se massaient en fin de matinée sur une place de la capitale à l'appel de la Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE, 1 million d'adhérents) et de la Fédération des fonctionnaires (ADEDY, 370.000 membres).

"Tous en lutte " et "les retraites ne doivent pas être soumises au marché", proclamaient des banderoles tendues par les manifestants, protestant contre la thérapie de choc prescrite au pays en échange de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans de l'UE et du FMI. La cure inclut une réforme des retraites allongeant la durée du travail et réduisant le montant des pensions, qui doit être soumise au vote du parlement d'ici la fin du mois.

Le PAME, Front Syndical Ouvrier et le Parti communiste (KKE), avaientt rassemblé de son côté des milliers de manifestants sous des calicots appelant à "Résister" et à "Mettre fin à la politique anti-populaire", sur une autre place du centre d'Athènes. Le ministère du Travail était occupé par des membres d'un syndicat proche du Parti communiste, tandis que plus de 5.000 protestataires défilaient devant le bâtiment aux cris de "Ne baissez pas la tête!".

Des défilés étaient également prévus dans d'autres villes de Grèce, notamment à Salonique (nord), où quelque 5.000 personnes étaient rassemblées en fin de matinée.

A Athènes, livrée à un gigantesque embouteillage, métros, bus et trolleys étaient à l'arrêt, tandis que dans le port proche du Pirée, les bateaux sont restés à quai. Un seul train doit circuler par destination.

Le trafic aérien international était en revanche assuré, les contrôleurs aériens ayant décidé de ne pas participer au mouvement face à "la dégradation de la situation dans le secteur touristique". La grève n'affectait ainsi que quelques petits aéroports insulaires.

Le fonctionnement des écoles était assuré au cas par cas, et le ministère a maintenu des examens organisés dans la journée. Nombre de banques privées étaient ouvertes dans le centre d'Athènes, en dépit d'un mot d'ordre de la Fédération des employés des banques (OTOE). Des agences de la Banque nationale étaient par contre fermées.

A l'exception des employés de la télévision publique, les journalistes ne se sont pas pas ralliés à la grève, mais leurs syndicats ont prévu un arrêt de travail de 24 heures la semaine prochaine.


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