Perspective Com
Grève générale en Grèce

Nicolas Maury

De violents affrontements ont opposé des manifestants à la police devant le parlement d'Athènes, mercredi, au cours d'une grève générale qui a paralysé la Grèce et accentué la pression sur un gouvernement en butte à des émeutes sans précédent depuis des décennies

Les deux grandes centrales syndicales du pays, la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, 600.000 adhérents) et la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 200.000 membres), ont ignoré un appel du Premier ministre Costas Caramanlis à renoncer à deux manifestations.

Les syndicalistes communistes du PAME (Front militant ouvrier, 415.000 adhérents) ont prévu de leur côté de manifester dans le centre d’Athènes avant le rassemblement syndical. Le PAME a organisé place Omonia son meeting, avec comme principal orateur, le président du Syndicat du bâtiment, Yannis Tassoulas, la parole étant donnée aussi à des travailleurs du Bangladesh. M. Tassoulas a dénoncé la politique économique et sociale du gouvernement, et en relation avec les événements de ces derniers jours, a dénoncé la politique de répression en application depuis des années.

Après plusieurs jours de heurts entre des manifestants et les forces de l'ordre, la Grèce fonctionne au ralenti en raison d'une grève nationale. Le trafic aérien est perturbé, les banques et les écoles sont fermées, et les hôpitaux n'assurent qu'un service restreint.

De nouveaux affrontements ont opposé manifestants et police à Athènes et Salonique, la deuxième ville du pays. Mardi, des dizaines de jeunes se sont heurtés à la police en marge des funérailles de l'adolescent de 15 ans tué par un policier samedi soir. Le décès du jeune homme avait déclenché les émeutes, les plus importantes depuis le coup d'Etat militaire de 1974.

La colère des jeunes est un signe d'un profond malaise et d'une radicalisation de la jeunesse grecque minée par l'insécurité économique et le chômage, estiment des observateurs.

Déclaration d’ Aleka Papariga, Secrétaire Générale du Comité Central du KKE, sur l’assassinat du jeune à Exarchia


A ce moment-ci, ce qui est le plus essentiel, c’est l’intervention organisée en masse du peuple, la présence distincte du mouvement ouvrier, du mouvement des élèves, des étudiants, de tous les employés, culminant à la grande grève de mercredi, car la lutte contre la violence et la suppression étatiques est en même temps une lutte pour le travail, les salaires, les pensions, l’éducation, la santé.

Pour longtemps, on a suit un « cache – cache » entre les agresseurs prétendument inconnus et la police, ce qui nous a induit beaucoup de questions et d’inquiétudes. Ce « cache – cache » a conduit à la mort d’un enfant innocent. A cet égard, nous considérons que la protection se trouve dans un mouvement puissant, organisé et protégé par le peuple lui – même. Aujourd’hui, ce qui est nécessaire c’est la condamnation politique du gouvernement, la condamnation politique de tout le réseau et des mécanismes du terrorisme, des mécanismes visibles et invisibles de la suppression étatique, ainsi que de ses connexions.

Bien sûr, il ne s’agit pas de se venger en détruisant des magasins, en incendiant et en enflammant des voitures. Tout cela est en faveur de la suppression étatique et de tous ceux qui veulent imposer le conservatisme et la peur au peuple, ainsi que l’abstention par toutes les mobilisations de masse. Ils veulent freiner un mouvement organisé de masse qui pourra dévaster non seulement le gouvernement de la ND, mais tout gouvernement conservatif qui mène une politique contre le peuple ; un mouvement qui pourra ouvrir la voie pour un vrai renversement en faveur du pouvoir ouvrier populaire


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