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Guadeloupe : L'état colonial condamne un syndicaliste

Nicolas Maury

Les peines contre l’ancien secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe ont été confirmées en appel

Trois mois de prison ferme et 2 000 euros de dommages et intérêts, c’est la lourde condamnation qui vient d’être confirmée à l’encontre de Raymond Gauthierot, ancien secrétaire général de l’UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe), par la cour d’appel de Basse-Terre. Les faits remontent au 26 février 2007, au moment d’une grève qui avait touché la chambre des métiers et de l’artisanat. Lors d’une action syndicale au Centre de formation des apprentis (CFA) de Saint-Claude, qui avait débouché sur un blocage, Raymond Gauthierot, avec d’autres syndicalistes, avait empêché la directrice de pénétrer sur son lieu de travail. Accusé de dégradations volontaires et entrave à la liberté de travail par menaces et voie de fait, le jugement de première instance a donc été confirmé. Comme si ce n’était pas suffisant, Raymond Gauthiérot était aussi poursuivi pour des tags commis le 13 mars 2007 
à Capesterre-Belle-Eau. Ce qui lui a valu d’écoper de 2 000 euros d’amende.


Une condamnation, dont les raisons n’ont pas échappé au leader actuel de l’UGTG et porte-parole du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), Élie Domota. Dès le jugement en appel connu, le syndicat UGTG a condamné avec fermeté la décision de l’État colonial français  : « Cette décision s’inscrit dans un processus de diabolisation, de criminalisation de l’action syndicale, de remise en cause des libertés fondamentales et du droit de revendiquer et de se battre pour ses idées. » Pour le Parti communiste français, cette condamnation « vise à intimider le mouvement social en Guadeloupe. Se battre pour ses revendications justes et légitimes ne peut être assimilé 
à un délit ».

Fernand Nouvet - l'Humanité


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