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Guerre d’Ossétie du Sud : bilan pour le régime de Tbilissi

Nicolas Maury

Sur le plan militaire, la défaite est cuisante... extraits du Figaro

Guerre d’Ossétie du Sud : bilan pour le régime de Tbilissi
En prenant le contrôle de Gori avec leurs chars, les généraux russes ont coupé en deux le pays, paralysant le principal axe routier Tbilissi-Batoumi, qui assure la sortie des exportations.

Le pipeline Bakou-Ceyhan est fermé.

L’armée géorgienne, qui avait connu une très grande modernisation, avalant des sommes considérables (1 milliard de ­dollars l’année dernière), a subi des pertes humaines et des destructions énormes.

Le chiffre des morts militaires, officiellement de 200 hommes, serait bien supérieur, à en croire le journaliste militaire Kobaliklikadzé, qui estime que le gouvernement ne veut pas «donner toutes les informations pour ne pas semer la panique».

Un réfugié du village de Nouli, qui expliquait s’être battu à Tskhinvali, confiait mercredi au Figaro avoir entendu rapporter par les militaires le chiffre de 2 000 morts pour une armée de 22 000 hommes, sans savoir si ces évaluations concernaient aussi les civils.

«Les infrastructures militaires sont presque entièrement anéanties», soulignait par ailleurs mercredi le spécialiste du Caucase Thorniké Gordadzé, rappelant que les deux bases militaires modèles de Senaki et de Gori avaient été bombardées et détruites par les Russes, de même que l’aéroport de Marnéouli, près de Tbilissi, et les installations portuaires militaires de Batoumi et de Poti.

Gordadzé soulignait aussi que la Géorgie, chassée du territoire de l’Ossétie, avait également perdu les gorges de Kodori, «vallée stratégique d’Abkhazie».

Quant à l’espoir de récupérer un jour l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, il s’est envolé en fumée, de même que celui de rejoindre l’Otan dans un proche avenir, pour la plus grande satisfaction de la Russie.

«C’est un désastre. Jamais, dans nos pires cauchemars, nous n’aurions pu imaginer que nous allions nous retrouver dans une telle situat ion» , notait mercredi la journaliste géorgienne Tamara Tchikovani.

«Pour Mikhaïl Saakachvili, c’est une immense défaite, et notamment morale, insistait-elle.

Car, quoi qu’on pense du comportement impérial de la Russie, de son agressivité, il est indéniable que le président géorgien porte la responsabilité du déclenchement des opérations. Il devra répondre à des questions très désagréables que l’on a pour l’instant évité ­de lui poser : “Qui a pris la responsabilité de lancer l’attaque contre Tskhinvali. Qui a donné l’ordre ?”».


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