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Guy Môquet, le courage d’un combat

Nicolas Maury

Le souvenir du jeune résistant communiste sera honoré. Sa dernière lettre à sa famille sera lue à tous les lycéens.

Guy Môquet, le courage d’un combat
La décision a été annoncée, mercredi, par le président de la République, aussitôt après son installation, lors d’une cérémonie d’hommage aux 35 jeunes résistants fusillés à la Cascade du Bois de Boulogne (voir ci-contre). La dernière lettre du jeune résistant communiste Guy Môquet, fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941, sera lue au début de chaque année scolaire dans tous les lycées de France. « Je crois essentiel d’expliquer à nos enfants ce qu’est un jeune Français », a justifié Nicolas Sarkozy. « Soyez fiers de la France au nom de laquelle ils sont morts », a-t-il lancé à l’adresse des jeunes générations, invoquant le souvenir de jeunes résistants « pour lesquels la France comptait davantage que leur parti ou leur église ».

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Guy Môquet était le fils du député communiste du XVIIe arrondissement de Paris, Prosper Môquet.

Le parti communiste français ayant été dissous par Édouard Daladier en septembre 1939, Prosper Môquet est arrêté le 10 octobre 1939, déchu de son mandat de député en février 1940 et plus tard déporté en Algérie. Le frère de Prosper, Henri était concierge au siège du parti communiste. À la fin de l'été 1940, il est intégré dans le dispositif clandestin du parti.

Guy Môquet était lycéen au lycée Carnot et fervent militant des jeunesses communistes. Après l'occupation de Paris par les Allemands et l'instauration du gouvernement de Vichy, Guy déploie une grande ardeur militante pour coller des papillons dans son quartier dénonçant le nouveau gouvernement et demandant la libération des internés.

Il est arrêté à 16 ans le 13 octobre 1940 au métro Gare de l'Est par des policiers français qui recherchaient les militants communistes. Les policiers le passent à tabac pour qu'il révèle les noms des amis de son père. Emprisonné à Fresnes, puis à Clairvaux, il est ensuite transféré au camp de Châteaubriant (Loire-Atlantique), où étaient détenus d'autres militants communistes.

Le 20 octobre 1941, Karl Hotz, commandant des troupes d'occupation de la Loire-inférieure, est exécuté à Nantes par trois jeunes communistes. Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Pétain, Pierre Pucheu, sélectionne des otages communistes "pour éviter de laisser fusiller 50 bons Français": 18 emprisonnés à Nantes, 27 à Châteaubriant et 5 Nantais emprisonnés à Paris.

Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressés à la Sablière, vaste carrière à la sortie de Châteaubriant. En trois groupes, les 27 otages s'y appuient, refusent qu'on leur bande les yeux et donnent leur vie en s'écriant "vive la France". Guy Môquet est le plus jeune. Il est abattu à 16h00. Avant d'être fusillé, il avait écrit une lettre à ses parents. Le jeune frère de Guy Môquet, Serge, âgé de 12 ans en 1941, fut traumatisé par la mort de son aîné et ne lui survécut que quelques jours.

« Vive le Parti communiste qui fera une France libre, forte et heureuse ! » avaient écrit ses compagnons Pourchasse, Barthélémy et Timbaud avant d’être fusillés avec Guy Môquet dont la dernière pensée fut : « Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ».


Commentaires (1)
1. arnodu le 30/05/2007 18:58
En ces temps où démagogie rime souvent avec sensiblerie, voici un article qui replace
les événements douloureux de notre histoire dans leur véritable contexte.
http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=582&Itemid=60
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