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Histoire des Jeux Olympiques

Nicolas Maury

Originellement tenus dans la Grèce antique, ils ont été remis au goût de l'époque et réintroduits par le baron Pierre de Coubertin à la fin du XIXe siècle. Les Jeux olympiques modernes ont lieu depuis 1896 tous les quatre ans, hormis lors des deux guerres mondiales

Les Jeux olympiques antiques

De nombreux mythes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une raconte qu'Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentours en l'honneur de son père Zeus, après avoir accompli ses douze travaux. Il aurait parcouru 600 pas et nommé cette distance un stade, ce qui devait plus tard devenir une unité de longueur équivalente à environ 192 mètres.

Les premiers Jeux olympiques sont réputés avoir pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades. C’est également l'an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. J.-C. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte-tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. Les Jeux olympiques sont les plus prestigieux avec les Jeux pythiques, les Jeux néméens, les Panathénées et les Jeux Isthmiques.

Histoire des Jeux Olympiques
Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves gymniques (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon, lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte

Coroebos ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en 776 av. J.-C. Parmi les autres principaux athlètes Grecs des Jeux antiques, citons notamment Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.), Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.), Polydamas de Skotoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.), Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C) et Melankomas de Caria (boxe, 1er siècle ap. J.-C.).

À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, un ruban de laine rouge, la tænia, et une branche de palmier. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.

Réservés d'abord aux seuls citoyens masculins Grecs, les Jeux génèrent une trêve olympique. Toutes les guerres en cours doivent être suspendues pour permettre la tenue des Jeux entre cités rivales. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent changer de cité dont ils défendent les couleurs. Ces véritables transferts provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de Crotone à Syracuse en 484 av. J.-C. provoquant de graves troubles à Crotone.

Histoire des Jeux Olympiques
Les chrétiens tuent l'olympisme

Sur les conseils de l'évêque de Milan (Ambroise), l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen.

La rénovation des Jeux


Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du Rondeau en Dauphiné à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Munch-Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les Jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminant en matière d'archéologie sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation.

La fédération omnisports française USFSA fête son cinquième anniversaire le 26 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques.

Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.



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