Perspective Com
Honduras : Zelaya assiégé dans l'ambassade du Brésil depuis trois mois

Nicolas Maury

Cela fait maintenant trois mois que le président hondurien renversé Manuel Zelaya est réfugié dans l'ambassade du Brésil à Tegucipalpa. Le gouvernement hondurien de facto annonce son retrait de l'ALBA

M. Zelaya a été renversé le 28 juin dernier et forcé à s'exiler au Costa Rica. La communauté internationale a vigoureusement condamné l'incident et a demandé sa restauration immédiate.

M. Zelaya avait tenté en vain de retourner au Honduras le 5 juillet dernier à bord d'un avion vénézuélien, accompagné du président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miguel D'Escoto. Les troupes honduriennes avaient empêché l'atterrissage de l'appareil à l'aéroport Toncontin.

Le 24 juillet, M. Zelaya a tenté à nouveau de retourner au Honduras, mais n'a réussi qu'à traverser la frontière avec le Nicaragua pendant quelques minutes, accompagné du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolas Maduro, et suivi par des milliers de partisans et une caravane de médias.

Le 21 septembre, M. Zelaya a réussi à retourner secrètement au Honduras et s'est réfugié dans l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, accompagné d'une quinzaine de personnes.


Le gouvernement de facto n'a pas accepté le retour au pouvoir de M. Zelaya, qui ne peut quitter l'ambassade du Brésil que pour s'exiler à l'étranger, à l'exclusion des pays d'Amérique centrale.

Le 9 décembre, M. Zelaya, accompagné de gardes du corps, n'a pas réussi à se rendre au Mexique compte tenu de l'obstruction du gouvernement.

Le souhait de M. Zelaya de quitter l'ambassade du Brésil a apparemment été renforcé après que l'ambassadeur américain au Honduras, Hugo Llorens, lui eut rendu visite samedi.

Depuis que M. Zelaya s'est réfugié dans l'ambassade du Brésil, les rues à proximité sont gardées par des soldats et les visites dans le bâtiment ont été limitées.

M. Zelaya a critiqué l'attitude "ambiguë" des Etats-Unies vis-à-vis de la crise hondurienne. Washington reconnait en effet M. Zelaya comme président hondurien mais accepte en même temps le gouvernment de facto.

M. Zelaya et le gouvernement de facto ont signé le 20 octobre dernier l'Accord de Tegucigalpa-San José afin de sortir de l'impasse, en vain.

Le mandat de M. Zelaya doit expirer le 27 janvier 2010, moment où le président nouvellement élu Porfirio Lobo Sosa entrera en fonctions. Toutefois, la victoire de M. Sosa n'a pas été reconnue par de nombreux pays, qui prétendent que les élections d'où il est sorti victorieux ont été organisées sans que l'ordre constitutionnel n'ait été restauré.

Le ministre de la présidence de facto, Rafael Pineda Ponce, a indiqué que cette décision avait été prise en réunion du conseil des ministres, et qu'elle serait soumise à l'approbation du Congrès national avant d'être valide.

"Aujourd'hui (mercredi), elle sera transmise au Congrès national. Cette décision a été prise hier soir lors d'une réunion du conseil des ministres et un accord a été signé par le président (de facto) Roberto Micheletti", a indiqué M. Ponce.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :