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Honduras: le "président" par intérim refuse de "négocier" et suspend les libertés du peuple

Nicolas Maury

L'escalade se poursuit au Honduras, où les autorités disent ne "rien avoir à négocier" après avoir destitué Manuel Zelaya et ont suspendu plusieurs libertés constitutionnelles, malgré les pressions croissantes de la communauté internationale

A l'Organisation des Etats américains (OEA) qui a menacé mercredi d'exclure le Honduras si le président Zelaya n'était pas rétabli "dans les 72 heures", le chef de l'Etat par intérim, Roberto Micheletti, a répondu qu'il n'avait "rien à négocier".

Confirmant que M. Zelaya serait arrêté "immédiatement" s'il revenait au pays, ce qu'il a prévu de faire dimanche, M. Micheletti a fait approuver, par le Congrès, la suspension de plusieurs libertés constitutionnelles pendant le couvre-feu prolongé jusqu'à la fin de la semaine.

Sont notamment concernées la limitation de la durée d'emprisonnement sans jugement, la liberté d'association et de réunion, la liberté de mouvement ou de sortie du territoire.


Plusieurs alliés politiques de M. Zelaya auraient déjà quitté le pays, a-t-on indiqué dans les milieux diplomatiques.

Les pays de l'Union européenne ayant un ambassadeur à Tegucigalpa, tout comme la Commission européenne elle-même, n'y sont plus représentés que par un chargé d'affaires. Les ambassadeurs de France, d'Espagne et d'Italie ont été "rappelés pour consultations". L'ambassadeur d'Allemagne est parti à la retraite tout récemment, et son successeur "ne sera nommé qu'à la lumière de l'évolution de la situation sur place", selon le ministère allemand des Affaires étrangères.

Les pays d'Amérique centrale et les gouvernements de gauche de la région, comme le Venezuela, Cuba, l'Equateur, la Bolivie et le Nicaragua ont annoncé une mesure similaire. La Colombie a suivi.

L'impact économique de l'isolement s'aggrave, bien au-delà des vols commerciaux supprimés en raison du couvre-feu.

La Banque mondiale a confirmé le gel de ses lignes de crédit, sur lesquelles 270 millions de dollars restaient à verser. Et la Banque interaméricaine de développement (BID) l'a imitée en attendant une clarification de la situation.


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