Hugo Chavez
Nicolas Maury
Une émission du France 2 "un oeil sur la planète" décrit Hugo Chavez comme un populiste.
Satisfaire les revendications immédiates du peuple. Quand il meurt de faim, d’ignorance et de maladie, je ne vois pas où est le mal si un vil populiste trouve de quoi le nourrir, l’éduquer et le soigner. Pourtant, le mot populiste tombe toujours de la bouche de nos journalistes comme un gros mot.
Quand Chavez utilise la rente du pétrole vénézuélien pour nourrir, éduquer et soigner les plus pauvres de son peuple, il a toujours un journaliste pour crier au scandale et expliquer que ce n’est pas comme cela qu’il convient de gérer les affaires. Que ce n’est pas rationnel. Ni productif. Il est clair que la rationalité, c’était avant, lorsqu’il était aux manettes et lorsque l’un des pays du club très fermé des plus gros producteurs de pétrole du monde gardait 80 % de sa population sous le seuil de pauvreté.
France 2 et ses journalistes avaient choisi leur camp. Mais au final, c’était assez drôle : on montrait les écoles que Chavez avait semées dans les barrios, nids de misère, pour en dénoncer l’endoctrinement. Pensez ! Des gosses en uniforme d’écoliers qui chantent l’hymne national. Quand il s’agit de petits Américains, c’est de la liberté. Au Venezuela, c’est de la dictature ! Et quand on parle de rétablir la Marseillaise chez nous et de remettre les blouses à l’ordre du jour, c’est quoi ?
Il crée TeleSur, une CNN d’Amérique du Sud. C’est de la propagande. Chirac lance France 24. C’est du rayonnement culturel. Il crée des emplois dans des entreprises collectives : assistanat ! On planque nos chômeurs dans des contrats aidés : rationalité. Il propose un référendum de révocation à mi-mandat : démago et dictateur ! Chirac... heu... rien ! Justement !
Et on voit l’opposition. La résistance ! Des mecs qui souffrent de la dictature chaviste dans leur club de golf. D’autres qui surveillent de leur terrasse de Caracas, en sirotant un cocktail, la multitude de petites lumières qui percent la nuit, sur la colline en face. Les barrios. Les bidonvilles du Venezuela. "Avant, c’était l’harmonie", regrette une jeune opposante dans sa chaise longue. Oui, avant, il n’y avait pas de lumière sur la colline en face. Juste un trou noir. Celui de la misère la plus absolue. Avant Chavez. Avant qu’il ne fasse installer le gaz et l’électricité dans les bidonvilles. Salaud de populiste !