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Il ne fait pas bon être communiste ou syndicaliste en Corée du Sud

Perspective communiste

Le nombre de personnes arrêtées pour violation de la loi anti-communiste du pays a bondi de près de 40% en 2013 en raison d'une répression tous azimut et renforcée contre les mouvements sociaux, a indiqué la police mercredi

Selon l'Agence de la police nationale (NPA), le nombre de personnes arrêtées pour avoir prétendument violé la loi de sécurité nationale, loi politiquement controversé est en hausse de 37,5%.

Cette loi promulguée en 1948 pour lutter contre le communisme, interdit toute activité «anti-État» , toutes activités communiste, et toute propagande des idéaux politiques du Juché nord-coréens.

"(La hausse) est attribué à une répression intensive suite à des violations du droit de la sécurité, notamment avec l'arrestation d'un homme d'affaires qui aurait remis des informations classifiées à la Corée du Nord et des membres d'un groupe d'activistes pro-Pyongyang" a déclaré un officier du NPA.

En décembre 2013, un homme de 55 ans a en effet été placé en détention pour être accusé d’avoir transféré des technologies de pointe de l’armée sud-coréenne à l’agence d’espionnage de Pyongyang. La NPA a également interpellé six membres du parti de l’Alliance pan-nationale pour la réunification de la patrie (Pomminnyon). Ceux-ci sont soupçonnés d’avoir mené des activités en soutien au régime du Juché nord-coréen.

Les syndicalistes victimes de la répression d'Etat

Début décembre 2013, la compagnie d'État Korea Railroad Corporation (Korail) a annoncé la création d'une filiale pour gérer une nouvelle ligne de TGV.

Le syndicat coréen des ouvriers du rail (KRWU) a déclenché la grève le 9 décembre, les grévistes de plus en plus nombreux paralysant par leurs actions une grande partie du réseau de transports national. Le 18 décembre, le gouvernement a déclaré la grève illégale et la compagnie a mis à pied 7 927 ouvriers. La police a effectué des descentes dans les locaux du syndicat à travers le pays. Puis un mandat d'arrêt pour « obstruction à l'activité économique » a été lancé contre 28 dirigeants et représentants syndicaux.

Samedi 28 décembre 2013, la KTCU a appelé à une journée de grève générale en solidarité avec les cheminots : plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées au centre de Séoul. De son côté, Korail a entamé des procédures de licenciements et lancé un ultimatum aux grévistes, commençant à embaucher de nouveaux salariés en CDD.

Le 22 décembre, à Séoul, près de 4 000 policiers ont encerclé la tour abritant la Confédération coréenne des syndicats (KTCU), dont fait partie le KRWU. Ils ont défoncé la porte vitrée du bâtiment et se sont frayé un chemin jusqu'au 17e étage, frappant et dispersant à l'aide de lacrymogènes les militants de la grève qui s'étaient massivement assis sur les marches des escaliers pour leur bloquer le passage. En tout, la confrontation a duré près de dix heures. La police a arrêté 130 personnes, mais n'a pas mis la main sur les dirigeants syndicaux qui, depuis, ont trouvé refuge dans un temple bouddhiste, où les forces de l'ordre n'ont pas osé pénétrer.

Mais faire grève en Corée du Sud devient de plus en plus dangereux. Les grèves et les manifestations rencontrent une répression sévère, le Syndicat des enseignants coréens a été radié et le Syndicat des employés du gouvernement s’est vu refusé l’enregistrement de ses statuts. Les locaux des syndicats ont été perquisitionné. Onze dirigeants syndicaux sont actuellement derrière les barreaux, certains d’entre eux en attente d’un procès ou déjà condamnés et quatre autres viennent d’être libérés sous caution dans l’attente d’une audience renvoyée aux calendes grecs.


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