Le 4 octobre 1945, aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, était publiée la première ordonnance relative à l’organisation de la Sécurité sociale. Celle-ci sera suivie d’une seconde ordonnance, publiée le 19 du même mois. Ces deux événements marquent la réalisation effective de l’un des piliers du programme du Conseil national de la résistance, lequel proposait la mise en œuvre d’« un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ». Après la Libération, c’est le débuté communiste Ambroise Croizat qui s’attelle à l’élaboration concrète du projet, aux côtés de Pierre Laroque.

Soixante dix ans plus tard, la Sécurité sociale, qui était à l’origine gérée paritairement par les travailleurs eux-mêmes et les patrons, a été reprise en main par l’État qui y impose de plus en plus souvent les marques de ses politiques d’austérité. La gestion Sécurité sociale a ainsi progressivement échappé aux mains des travailleurs.