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Il y a cent ans, le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht étaient assassinés par la sociale-démocratie

Perspective communiste

L'assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, deux leaders communistes, fut le point culminant d'une «semaine sanglante» de répression entre le 6 et 13 janvier 1919. Cet événement s'inscrivait dans le cadre d'un soulèvement de dizaines de milliers de soldats, marins et ouvriers, qui avait commencé en novembre 1918 à la suite de la défaite allemande. A la manœuvre, la sociale-démocratie allemande (SPD) pour protéger le capitalisme de la vague communiste qui envahissait l'Europe à la suite de la boucherie de 1914-1918 et de la révolution socialiste d'octobre 1917 - article et traduction Nico Maury

Le 1er janvier 1919, le journal social-démocrate "Vorwarts" déclanche une campagne de propagande contre Emil Eichhorn, le chef de la police de Berlin, qui appartenait à la gauche de l'USPD (Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne), nommé le 9 novembre 1918 à la tête du Conseil exécutif du Soviet des travailleurs et des soldats de Berlin. Eichhorn travaille avant la Révolution de novembre comme employé à l'agence de presse russe "Rosta" à Berlin. Mais surtout, Vorwarts l’accuse d’avoir soutenu les marins révolutionnaires quelques jours plus tôt lors des prétendues batailles de Noël. "Tous les jours que M. Eichhorn reste dans son bureau en tant que chef de police reste une menace pour la sécurité publique" écrit le journal du SPD.

Les délégués syndicaux révolutionnaires (syndicats révolutionnaires), la direction de l'USPD de Berlin et du KPD nouvellement fondé décident de convoquer une manifestation de masse le 5 janvier 1919, de la Siegesallee au siège de la police de l'Alexanderplatz. Et plus de 100.000 personnes ont suivi l'appel.

Un comité révolutionnaire de 33 membres est constitué. Il est dirigé par Georg Ledebour, Karl Liebknecht et Paul Scholze. Le Comité appelle le 6 janvier 1919 à des actions massives visant à renverser le gouvernement de Ebert Scheidemann et à prendre le contrôle politique "par le prolétariat révolutionnaire".

Le lendemain des manifestations de travailleurs et travailleuses affrontent des contre-manifestations et des troupes loyales au gouvernement au centre de Berlin.

Le 7 janvier 1919, Friedrich Ebert, chef du gouvernement social-démocrate du Reich, donne à son camarade Gustav Noske le commandement de toutes les troupes à Berlin et aux alentours.

Le 10 janvier 1919, des Freikorps prennent d'assaut l'imprimerie du journal Rote Fahne du KPD. Dans la nuit du 11 janvier 1919, avec l’utilisation de lance-flammes, de mitrailleuses et de mortiers, les troupes gouvernementales et le Freikorps attaquent le quartier des journaux de Berlin, toujours occupé par des insurgés. Selon un rapport officiel d'une commission d'enquête du parlement prussien, plus de 150 personnes ont été tuées pour que "la paix et l'ordre" soit rétablie à Berlin. La chasse aux révolutionnaires se poursuivit avec une brutalité forte.

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht tombent entre les mains de soldat assoiffé de sang. Sur les ordres de Gustav Noske, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht sont d'abord torturés puis assassinés. Karl Liebknecht sera jeté dans une fosse commune, et Rosa Luxembourg est jetée dans le canal de Landwehr.

Le 25 janvier 1919, 150.000 personnes accompagneront le cortège funèbre de Karl Liebknecht et d’autres victimes des combats de janvier au cimetière de Berlin-Friedrichsfelde. Un cercueil restera vide, celui de Rosa Luxemburg dont le son corps ne sera retrouvé que le 1er juin 1919.


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