Perspective Com
Il y a soixante-dix ans, Guernica

Nicolas Maury

Le 26 avril 1937 amplifiant leur stratégie de guerre totale, Hitler et Franco font massacrer sous un déluge de bombes la population de la petite ville basque sans défense.

Il y a soixante-dix ans, Guernica
Le drame de Guernica est resté plus de quarante ans enfoui dans la mémoire et l’imaginaire des « vaincus », tétanisés par l’intériorisation de la peur et d’une sorte de culpabilité, hantés par la possibilité d’une répétition de l’histoire ou tout simplement de représailles. Aujourd’hui encore, des historiens révisionnistes espagnols, et quelques Français, écrivent qu’après tout le bombardement de Guernica et autres « bavures » regrettables auraient évité aux Espagnols un « régime bolchevique »... Il aura fallu plus de quarante ans pour que la vérité (toute la vérité ?) remonte à la surface. Des grands historiens comme Herbert Southworth ont lutté avec panache et ténacité pour établir les faits dans le détail, combattre point par point les mensonges.

Le lundi 26 avril, vers 16 heures, c’était la première fois qu’une ville européenne sans défense, sans importance stratégique, était anéantie par un pilonnage aérien, les Junker 52 et les Heinkel 51 de la légion Condor....1 654 morts et 889 blessés.

En écrasant pendant près de quatre heures la ville sacrée, le siège du gouvernement cérémoniel basque et des traditions « forales » (de libertés) basques, Hitler et Franco savaient qu’ils créaient un précédent. Le général - franquiste Mola déclarera quelques heures après : « Nous devons détruire la capitale (Bilbao) d’un peuple perverti qui ose défier la cause irrésistible de l’idée nationale. »
Il s’agit donc bien de punir les Basques de leur attachement à une nation et, majoritairement, à la république. Et de démoraliser les Républicains. « Ils vous ont fait payer le pain, le ciel la terre, l’eau, le sommeil et la misère de votre vie », écrira Paul Eluard dans son magnifique la Victoire de Guernica. Acte donc.
Volonté de revanche sociale, acharnement contre les « rouges », qu’il faut rayer de la carte. Pour les franquistes, bloqués à Madrid l’héroïque, il importe de reprendre le nord de l’Espagne, et l’aide de la légion Condor, la supériorité aérienne fasciste s’avéreront décisives. Le 31 mars, Mola avait adressé un ultimatum aux Basques et puis lancé, en - plusieurs phases, l’offensive générale dans laquelle s’inscrit l’anéantissement de Guernica et de Durango le 3 mai (300 morts). Bilbao tombe le 19 juin...

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Commentaires (1)
1. Paco le 28/04/2007 12:54
Il faudrait aussi indiquer qu'après le bomnbardement, toute une campagne médiatique a été organisée pour faire croire que c'était les Rouges qui avaient bombardé. Cette campagne était même relayée par l'agence Havas (ancètre de l'AFP) qui était l'agence officieuse de gouvernement du Front "Populaire", Daladie- Laval- Pétain étaient déjà à l'oeuvre.
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