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Incroyable

Nicolas Maury

Combien de « Big Mac » valons-nous ?

ça se passe comme ça chez...
ça se passe comme ça chez...

Dans l’enquête annuelle « Prix et salaires » du puissant consortium Union des banques suisses (UBS), on n’apprend pas grand-chose sur l’état du monde : Oslo, Londres, Copenhague et Tokyo sont les villes les plus chères du monde, mais c’est à Zurich, Genève ou encore Luxembourg que les habitants disposent du meilleur pouvoir d’achat.

En revanche, on en apprend beaucoup sur la vision du monde d’UBS. En effet, afin de calculer le « pouvoir d’achat réel » et de « rendre encore plus parlante cette relation entre salaire et niveau des prix », les banquiers suisses utilisent une trouvaille dont ils sont ultra-fiers : « l’indice Big Mac », du nom du « produit le plus homogène existant sur la planète », selon eux.

En moyenne, sur le monde entier, UBS nous révèle qu’il faut travailler 35 minutes pour pouvoir se payer un hamburger de luxe mais, note doctement la multinationale, « il existe de grandes disparités entre les villes ». Un « Big Mac » coûte 13 minutes de travail à New York, 21 minutes à Paris, alors qu’à Caracas, au Venezuela, le même produit exige une heure et demie de travail. Alors, on pourrait bien sûr suggérer à nos banquiers suisses d’utiliser de nouveaux indicateurs de richesse pour décrire l’état du monde : services publics, santé sociale, bien-être économique, développement humain, préservation des biens communs, etc... Mais c’est peine perdue : molle comme un « Big Mac », triste comme un jour sans pain, la « pensée » du capitalisme mondialisé ne voit pas plus loin que le bout de sa frite.



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