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Inde : Un militant communiste s'est immolé par le feu pour dénoncer le CAA

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Le militant du CPI(M), âgé de 75 ans, s'est immolé par le feu vendredi, il est décédé des suites de ses blessures. Ramesh Prajapat militait contre la mise en œuvre du Citizenship Amendment Act (CAA) et la mise en place du National Register of Citizens (NRC) - article et traduction Nico Maury


Vendredi, le militant du CPI(M), Ramesh Prajapat, s'est immolé au pied de la statue de BR Ambedkar (père de la constitution de l'Inde) sur la place Geeta Bhawan à Indore (Madhya Pradesh). Il est décédé à l'hôpital tard dimanche soir. Ramesh Prajapat avait été transporté d'urgence à l'hôpital avec un corps brûlé à 90%.

Il protestait contre la loi sur la citoyenneté (CAA) et avait avec lui du matériel politique expliquant en quoi cette réforme était dangereuse, a indiqué la police. Cette dernière a tenté de nier tout lien entre l'immolation et les mobilisations contre le CAA et NRC.

Le dirigeant du CPI(M), Badal Saroj, explique que la nouvelle loi sur la citoyenneté et le NPR étaient la raison pour laquelle Prajapat avait pris une mesure extrême.

"La cause est évidente. Il avait parlé aux dirigeant.e.s et avait exhorté à sensibiliser le public à ces questions. Il avait approuvé la brochure que le CPI(M) avait publiée sur la question mais avait averti qu'elle n'atteindrait pas les masses. Il avait également demandé la publication d'un dépliant qui pourrait être facilement distribué. Il avait lui-même écrit un pamphlet et le portait quand il s'est immolé" explique le dirigeant communiste Badal Saroj.

Plus tôt ce mois-ci, un directeur d'école à la retraite à Kozhikode, au Kerala, s'est suicidé car il était inquiet après avoir perdu ses certificats prouvant sa nationalité indienne.

Les dangers du Citizenship Amendment Act (CAA)

La CAA crée des différences de traitement entre les musulman.e.s et les non-musulman.e.s par le gouvernement indien. Cette loi doit permettre aux minorités religieuses non musulmanes d'Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh d'obtenir plus facilement la nationalité indienne.

De plus, la mise en place du Registre national des citoyen.ne.s (National Register of Citizens, NRC), déjà mis en oeuvre en Assam risque de faire perdre la nationalité indienne à des millions de personnes, majoritairement musulmane. En Assam, 1,9 million d'habitant.e.s ne figurant pas dans le NRC vont perdre leur nationalité indienne.


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