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Inquiet du sort de Kobané, le PKK menace de reprendre les armes si la Turquie n'agit pas

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Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) reprendra les armes si la Turquie ne fait rien pour Kobané, la ville du nord de la Syrie assiégée par les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a averti l'un des dirigeants du mouvement kurde

« Nous avons averti la Turquie. Si elle continue dans cette voie, nous reprendrons notre guérilla pour défendre notre peuple », a menacé Cemil Bayik, membre fondateur et le plus haut dirigeant en liberté du PKK, dans un entretien à la chaîne de télévision allemande ARD à Erbil, capitale du Kurdistan irakien autonome.

Il a également indiqué que le PKK avait commencé à renvoyer en Turquie des combattants, depuis leur quartier général des monts Qandil, dans l'extrême nord de l'Irak, en raison de la bataille de Kobané mais aussi des émeutes prokurdes qui menacent le processus de paix avec Ankara.

AU MOINS 31 MORTS DANS DES ÉMEUTES

De violentes manifestations prokurdes ont agité cette semaine la Turquie, notamment sa partie sud-est à majorité kurde, pour dénoncer le refus du gouvernement de venir militairement en aide à Kobané, la ville kurde de Syrie qui est assiégée par les djihadistes. Ces émeutes ont fait au moins 31 morts et plus de 350 blessés, selon un bilan cité vendredi par le ministre turc de l'intérieur.

Le sort de Kobané est crucial pour les Kurdes : le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, a averti récemment que la chute de Kobané signifierait la fin des pourparlers de paix et a intimé aux autorités turques de faire des gestes pour les sauver avant le 15 octobre.

Dans le cadre des pourparlers de paix engagés fin 2012 avec les autorités, le PKK a décrété un cessez-le-feu en mars 2013 et commencé deux mois plus tard à retirer une partie de ses forces, environ 5 000 hommes, de Turquie. Ce retrait a toutefois été suspendu depuis un an, les Kurdes estimant que le pouvoir n'avait pas tenu ses promesses de réforme en faveur de leur communauté, estimée à 15 millions de personnes (20 % de la population turque).


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