Insécurité
Nicolas Maury
Combattre vraiment l’insécurité, sans tomber dans la démagogie et le populisme
Sarkozy a échoué. Depuis 2002, il multiplie les surenchères ultra sécuritaires. Opérations médiatiques, descentes musclées dans les quartiers, provocations verbales, stigmatisation de la jeunesse et effets de muscles, on a eu droit à tout. Un seul mot à la bouche : répression. Les gardes à vue ont explosé, 500 000 en quatre ans. Même chose pour les mises en cause, qui ont passé le seuil du million en 2004. Les peines n’ont jamais été aussi lourdes.
Mais pour quel résultat ? Le ministre a dû admettre lui-même, le 7 juin, que, sur les douze derniers mois, les violences contre les personnes ont augmenté de plus de 8% Cette politique est un échec complet. En vérité, Sarkozy ne s’attaque absolument pas à l’insécurité : il l’exploite à des fins électoralistes.
A gauche, ne pas se laisser aller à la démagogie
Il est très regrettable que cette dérive atteigne aussi la gauche. Les propositions de Ségolène Royal (PS) de mettre sous tutelle les allocations familiales des familles « à problèmes » comme on dit – en somme, d'appauvrir les plus pauvres – ou de recourir à un encadrement militaire pour « tenir » les jeunes des cités ne vont vraiment pas dans le bon sens. Elles ne font d’ailleurs que valider la politique de la droite, qui s’en réjouit ouvertement.
L’insécurité est un fléau. Il faut s’y attaquer vraiment
Vivre en sécurité est un droit essentiel que la société doit garantir à chacun-e, où que l’on habite, travaille ou étudie. Il est insupportable de voir augmenter les actes de délinquance, de violence ou d’incivilité.
Mais pour combattre réellement l’insécurité, il ne suffit pas de la sanctionner. Il faut aussi s’attaquer à ses causes. Sinon, comme aux USA, on remplit sans cesse les prisons, on augmente la répression, on rétablit même la peine de mort. Mais c’est une spirale sans fin. Les plus riches finissent par se protéger dans des quartiers protégés par des vigiles et des miradors, et les pauvres souffrent de plus en plus de la croissance continue de l’insécurité.
Pour s’attaquer vraiment à l’insécurité, il faut donc non seulement prévenir, dissuader et réprimer la délinquance ; mais aussi agir sur le plan économique, social et éducatif pour en tarir les sources.
Des mesures efficaces
1.Une véritable prévention
Police de proximité mieux formée, mieux rémunérée.
Moyens importants pour la protection judiciaire de la jeunesse.
Développement des activités péri-scolaires.
Aide aux familles en difficultés.
2.Des sanctions adaptées, tournées vers la réinsertion
Donner enfin les moyens nécessaires à un grand service public de la justice démocratique, égal pour tous.
Réforme pénitentiaire développant l'alternative à l'emprisonnement, respectant la dignité des détenus et préparant leur retour au sein de la société.
3.Donner les moyens d’une vie digne à chacun-e
Abroger les lois répressives successives qui stigmatisent les populations et portent atteintes aux libertés individuelles et collectives.
Décider d’un plan exceptionnel pour l’école et la formation afin de combattre réellement l’échec scolaire et le chômage des jeunes.
Garantir à toutes les familles un vrai droit au logement, aux transports, aux activités culturelles et sportives.
Assurer à chacun-e une sécurité de vie par l’emploi et la formation, assortie d’un revenu et de droits normaux.
Donner à toutes et tous, français et étrangers vivant dans notre pays, le droit à une véritable citoyenneté.