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Islande : « Nei » au remboursement des banques

Perspective communiste

Les électeurs islandais ont à nouveau refusé ce samedi 9 avril de payer l’ardoise bancaire du krach de 2008 à 60 % de « nei ». C’est la deuxième fois que le gouvernement islandais essaye de faire avaler la pilule à la population

Avant 2008, les institutions bancaires islandaises s’étaient lancées dans des opérations spéculatives avec le soutien du gouvernement libéral de l’époque et des institutions internationales. Le mirage du pays au produit intérieur brut (PIB) par tête le plus haut du monde donnait l’impression d’une prospérité sans limite. Mais lors du krach de 2008, le secteur bancaire s’est effondré et a été nationalisé pour sauver les spéculateurs privés.

Ces banques islandaises avaient près de 340 000 clients britanniques et néerlandais que leurs gouvernements respectifs ont indemnisé pour enrayer la panique. Les gouvernements se sont alors retourner vers Reykjavik, mettant en demeure l’État islandais de rembourser les 3,8 milliards d’euros en question, soit 40 % du PIB islandais.
Aucune obligation

Cet argent, ce n’est pas chez les banquiers que le nouveau gouvernement de centre-gauche (sociaux-démocrates et écologistes) veut aller les chercher. Mais dans la poche de la population. Lors du premier referendum en mars 2010, les électeurs avaient rejetés à 93 % le plan de remboursement. Le gouvernement voulait prendre à chaque citoyen islandais 100 euros par mois pendant 8 ans !

Le deuxième accord « renégocié » entre l’Islande, Londres et La Haye « allégeait » les conditions à 643 euros par an par citoyen. Les islandais ont à nouveau rejeté la proposition. « Nei, c’est nei ! Il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ! » déclarent les partisans du non (www.advice.is).

Ce résultat montre au gouvernement qu’un peuple peut dire non deux fois à une mise à la diète pour remplir l’assiette des spéculateurs privés. Après l’exemple irlandais (referendum sur la Constitution européenne), il devient d’usage pour un gouvernement de forcer la main de la population une deuxième fois. Une nouvelle fois, l’Islande et ses 320 000 habitants ont dit non !


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