"Il est évident que la décision de Ioutchenko vise a éliminer toute alternative dans la politique ukrainienne, couper les leviers politique pour gérer le pays et paralyser l'opposition. En dissolvant la Rada il vise a éliminer les députés qui ne lui sont utile pour asseoir son pouvoir. En provocant des élections anticipées il veut empêcher l'opposition de réagir et de s'organiser dans le but d'imposer son pouvoir, alors que la crise financière ravage l'économie mondiale, privant ainsi l'Ukraine de toute capacité a agir.

Ainsi nous sommes persuadés que Ioutchenko n'a pas la stature d'un homme d'Etat. Le national-populisme qu'il a établit vise préserver son pouvoir personnel établit par une dictature pro-américaine. Le pouvoir de cet homme ne doit pas se maintenir.

A mon avis, cet homme peut gagner localement. Mais sa popularité est en chute libre dans la société et cette chute s'aggrave sous le poids de la crise économique et par la volonté de faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN. Ioutchenko ne cherche pas a gagner du temps, il cherche a bloquer l'opposition, en espérant obtenir une nouvelle assemblée qui lui soit fidèle. Solution peu probable.

En refusant le dialogue avec la Rada, il a refusé le dialogue avec la société. Il est persuadé que l'Ukraine saura comprendre son action, mais la crise socio-économique qui traverse le pays rend ses conclusions moins sûr. Dans la futur Rada, beaucoup de député de "Notre Ukraine" (pro-Ioutchenko) risquent de passer dans le camp de Timonchenko. Les électeurs affirmeront solidement les positions du Parti Communiste d'Ukraine (KPU) et du Parti des Régions (Ianoukovitch). Cette nouvelle Rada pourra élire un gouvernement capable de trouver un juste équilibre entre Est et ouest en prenant en compte les besoins pour répondre à la crise socio-économique du pays. Le Parti Communiste et le Parti des Régions comprennent cela."

Ivan Melnikov (traduction Nicolas Maury)