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José Bové ou la mort des paysans de France

Nicolas Maury

Lors de son intervention sur TF1, José Bové ex-syndicaliste paysan a présenté son projet agricole pour l'élection: ses propositions généralistes et floues sont la porte ouverte à la mort du paysan français

José Bové ou la mort des paysans de France
Eh oui un paysan peut faire des boulettes, lors de son passage sur TF1 j'ai été horrifié par les propositions de Jose Bové sur l'agriculture (je suis d'accord cependant sur son combat anti OGM), propositions qui n'ont pas abordé la question du revenu des agriculteurs, des prix de ventes, ni de la PAC.

Sa proposition phare est la suppression des aides à l'agriculture pour aider les agriculteurs du tiers-monde. Lorsqu'on entend cette phrase on peut n'être que d'accord, or il ne faut pas être affirmatif. ATTENTION au piège tendu.

Les produits agricoles exporté du tiers-monde sont-ils issues de l'agriculture paysannes? non, plus de 90% des productions viennent des grands domaines latifundiaires (grandes propriétés capitalistes), liées aux trusts agroalimentaires ou industriels. Sur ces domaines la main d'oeuvres y est exploitées d'une façon moyenâgeuses, puisque dans certains pays africains on parle encore d'esclavage ou de servage.

Prenons des exemples de productions subventionnées (donc protégés par le France ou la PAC...je reviendrais dessus): la banane des antilles française contre la banane de Côte d'Ivoire. L'une fait vivre les petites et moyennes propriétés de nos îles des caraïbes, et l'autre est issues des grands domaines de côte d'Ivoire (généralement tenue par des capitalistes français comme Bolloré). Les prix de la banane sont fixés à Chicago par les grands propriétaires et actionnaires de l'agro-alimentaire, les cours sont faibles, insuffisant pour nourrir dignement des paysans qui s'endettent pour vivrent et doivent vendrent leurs terres aux plus riches.

La subvention dans ce cas permet de compenser la différence de prix entre un coût faible de Côte d'Ivoire et une production onéreuse antillaise. Supprimer la subvention agricole ne revient pas aider les paysans du tiers-monde, car ils ne contrôlent pas les débouchés, débouchés contrôlés par les trusts de l'agro-alimentaire. Abandonner les subventions revient à liquider l'agriculture française et ses derniers paysans-exploitants.

Les propositions de Marie George Buffet sur l'agriculture: pour une souveraineté et sécurité alimentaire et une juste rémunération du travail paysan

Au regard de la situation de la faim et de la malnutrition à l’échelle planétaire, il est urgent de défendre les agricultures du monde pour oeuvrer dans le sens de la souveraineté et de la sécurité alimentaires. La mission de l’agriculture est de nourrir les êtres humains.

Les objectifs d’une agriculture sûre et de qualité, productive et non productiviste, rémunératrice du travail, respectueuse des hommes et de l’environnement et répartie sur l’ensemble des territoires, sont plus que jamais d’actualité.

La souveraineté et la qualité alimentaires sont des biens de portée universelle, nécessitant une régulation et des interventions publiques.

Elles doivent être à la base de toutes négociations internationales.

JE PROPOSE PLUSIEURS MESURES IMMÉDIATES :

-Permettre à chaque pays de protéger son agriculture.

-Instaurer des prix minimums garantis pour toutes les productions et garantir la rémunération du travail paysan par la suppression des marges arrière menées par la grande distribution.

-Un rapport transparent doit exister entre le prix d’achat d’un produit à son producteur et son prix de vente dans la distribution

-Prohiber tout dumping sur les prix agricoles dans les échanges internationaux et privilégier les échanges sur la base d’un commerce issu d’accords de coopération.

L’exigence d’un nouveau développement agricole et alimentaire est à l’ordre du jour pour que tous les paysans puissent vivre de leur travail dans le cadre d’une agriculture socialement équitable, économiquement viable et respectueuse de l’environnement :

-Favoriser l’accès à la terre pour chaque paysan par une politique permettant d’endiguer la spéculation sur les terres agricoles.

-Donner aux collectivités locales et à des organismes publics de gestion des territoires (SAFER), les moyens de résister à la spéculation.

-Lutter pour le statut particulier de l’agriculture au niveau de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Cette question de fond est valable pour l’ensemble des pays de notre planète.

Une ambition européenne appelle des coopérations avec les autres régions du monde.

S’affranchir des seuls rapports de domination découlant des marchés organisés entre groupes de l’agro-alimentaire est nécessaire pour créer les conditions d’une construction européenne porteuse d’objectifs de progrès et d’un développement durable et solidaire.

José Bové lui même paysan fait moins bien que Marie George Buffet qui propose un VRAI PROJET AGRICOLE.

Voilà le coup de gueule d'un petit fils de paysan catalan.


Commentaires (7)
1. Bellaciao le 28/02/2007 14:38
pour continuer la discution cliquez ici:
http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=43724
2. Question le 28/02/2007 14:40
Posté par Bellaciao ???? et pourquoi l'email de bellaciao apparait ici ?
3. Zemmour le 01/03/2007 07:45
Billet d'Eric Zemmour, le Figaro du Lundi 27 Fevrier.

José Bové, paysan d'après la mort des paysans

Il part au Mali. Les parrainages manquent, les maires renâclent, il part au Mali. Les sondages stagnent, les soutiens s'inquiètent, il part au Mali. Une émission sur TF1 en prime time, hier soir, il rentre du Mali. Dare-dare.
José Bové est un candidat moderne. Il fauche les plants d'OGM mais il prend l'avion comme on prend le métro. Toujours entre deux aéroports, entre deux jet lag, entre deux téléphones portables. Bové porte la moustache d'Astérix, mais il parle américain aussi bien que George Bush. De tous les candidats à la présidentielle, c'est même sans doute celui qui le parle le mieux.
Paradoxe : Bové incarne le retour à la terre, la nature, la méfiance devant un progrès devenu fou, et la dénonciation sans fard des méfaits de la mondialisation, mais il montre tous les stigmates des hérauts de la mondialisation heureuse.
Les paysans d'antan étaient des taiseux ; José Bové parle tout le temps. Dès qu'un micro se tend, il ne peut s'en empêcher. Jadis, la terre, elle, ne mentait pas, au sein d'un monde de villageois, qui se connaissaient tous, et vivaient repliés sur eux-mêmes. Bové est un citoyen du monde, qui embrasse le président du Mali ou celui du Brésil plus que son voisin. Bové est un paysan écologico-médiatique, un paysan d'après la mort des paysans. Ses valeurs sont celles des élites urbaines postmodernes, pas celles des paysans millénaires. Il est soutenu par Michel Onfray, le philosophe militant de l'athéisme ; il détruit les champs d'OGM en compagnie de Noël Mamère, le grand prêtre béglais des mariages homosexuels.
Bové est un altermondialiste, alter oui, mais surtout mondialiste. C'est même là qu'il a commencé, dans sa jeunesse, il y a plus de trente ans. À l'époque, cela s'appelait internationalisme. Bové et ses amis s'opposaient alors fièrement aux bourgeoisies qui présentaient la « tare » d'être nationales, et même au Parti communiste français, qui portait la « honte » d'avoir été patriote. Mais depuis, le capitalisme est devenu lui aussi « internationaliste » et a pris Bové et les siens à leur propre piège.
Quand Bové se rend au Mali, et condamne le renvoi dans leur pays d'immigrés clandestins par le ministre de l'Intérieur, la City, à Londres, l'applaudit des deux mains : elle aussi milite pour l'immigration libre qui a l'avantage de « réduire les tensions inflationnistes ». En clair : faire pression à la baisse sur les salaires des ouvriers occidentaux. Dans sa jeunesse, José Bové n'avait pas de mots assez durs pour dénoncer « les idiots utiles du capitalisme », comme disait Lénine.
4. Nicolas le 01/03/2007 14:40
j'aime beaucoup le billet du figaro
"question" je ne sais pas on m'a posé le billet de bellaciao tel quel
5. Marc le 04/03/2007 16:44
oui Bové est alermondialistes :) il n'est pas égoiste .. il est ouvert .... mais il est contre la destruction de l'univers à des fins mercantiles .... je vois que pour certains il est le clou dans le soulier :-)
6. Nicolas le 05/03/2007 00:24
Qu'est ce qu'être altermondialiste? rien qu'est ce qu'être internationaliste? tout
Bové est peu être pas égoiste, mais il fait preuve d'un opportunisme culotté depuis qques mois!
C'est un peu allé vite que dire qu'il "est contre la destruction de l'univers à des fins mercantiles" dans son discour il peut apparaitre opposant mais son programme est moyen voir sans contenu réaliste et non utopique.

C'est un coup de poignard dans le dos et non un clou dans le soulier, il viens de finir sa carriere syndicale par un coup de "pute" politique, il c grillé tout seul et j'ai peur maintenant que la lutte contre le OGM sit sans voie car ce "con" a tout gaché par ses ambitions politicardes!

mais bon, après les élections il fautdra régler les compte avec les refondateurs qui ont trahis.
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